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À Portet-sur-Garonne, le plan de restructuration de Carrefour passe mal

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que le géant mondial de la distribution Carrefour a annoncé ce mardi un plan de départs volontaires de près de 2400 personnes, l’inquiétude prédomine dans de nombreux magasins, notamment à Portet-sur-Garonne.

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C’est le premier employeur privé de France, avec 100 000 salariés, près de 12 300 magasins dans le monde entier et 88 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017. Mais pour Carrefour, l’avenir n’est pas tout rose. Perdant du terrain sur ses concurrents, le géant mondial de la distribution vient d’annoncer par la voix de son nouveau PDG Alexandre Bompardun plan dit de "transformation", basé notamment sur le départ volontaire de 2400 employés.

Au magasin de Portet-sur-Garonne, en Haute-Garonne, l'un des plus grands du groupe en Europe (18 000m² de surface,  430 salariés), c'est l'inquiétude parmi les salariés. Déléguée CFDT, Sandrine Pallacio travaille depuis 20 ans au rayon électro-ménager et fait part de la "très très grosse inquiétude du personnel, c’est très difficile. Que dire ? On n’a plus qu’à attendre...". Elle déplore notamment le virage Internet que Carrefour n'a pas su prendre selon elle. "Les gens font ça par Internet maintenant, ils arrivent avec leur téléphone et ont les prix par Internet. Comme on ne peut pas forcément avoir les mêmes prix, ils repartent… Amazon marche du tonnerre et pratique des prix exorbitants sur lesquels on ne peut pas s’aligner. C’est très inquiétant, je ne vois pas ce qu’on peut faire pour essayer de dynamiser le groupe et s’en sortir", déplore-t-elle.

"Carrefour fait vivre ses actionnaires au taquet"

Alors que des magasins jugés non rentables seront cédés à la location-gérance, le délégué CFDT Jean-Michel Cabrera prend acte d’une décision "très habile" de la part de la direction. "L'intérêt pour l’entreprise, c’est de ne plus avoir de masse salariale assujettie à nos accords d’entreprise. Pour eux, c’est une manière de sortir les gens de la convention d’entreprise sans avoir à la dénoncer. C’est très habile de leur part", concède-t-il.

Représentant CGT, Stéphane Demauz, quant à lui, pointe la politique fort généreuse du groupe envers les actionnaires. "Carrefour est certainement l’une des entreprises qui ramassent le plus d’argent et qui fait vivre ses actionnaires au taquet, mais ils demandent beaucoup trop. Aujourd’hui, on privilégie le capital au travail", regrette-t-il.

Un reportage de Christine Bouillot

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