single.php

Le verger du Roussillon victime de la concurrence espagnole

Par Benjamin Rieth

Prenez la parole sur Sud Radio. La campagne des fruits vient de commencer dans le verger du Roussillon, appelé "le verger de la France" il y a encore trente ans, avant que la crise ne frappe durement l’agriculture locale. Les agriculteurs se plaignent de la concurrence espagnole.

Thumbnail

Pêche, abricots et nectarines sont mûrs et prêt à être récoltés. La campagne des fruits débutent à peine dans le verger du Roussillon, encore appelé "le verger de la France", il y a quelques années. Depuis, la crise a durement frappé l’agriculture locale. Il y a trente ans, ils étaient encore 10 000 agriculteurs, aujourd’hui ils ne sont plus que 2 900. Pour expliquer ce déclin, les regards se tournent vers l’Espagne où la main d’œuvre est jusqu’à trois fois moins chère. 

L'Union européenne dans le collimateur

Pour dénoncer ce qu’ils estiment être une concurrence déloyale, les producteurs de fruits catalans ont mené une action il y a une quinzaine de jours, en déversant des abricots sur parking d’une grande surface qui vendaient des produits espagnols. "Actuellement, la grande mode, ce sont les pakistanais payés trois euros de l’heure. Il faut que le politique intervienne, on ne peut pas laisser faire ça éternellement sans qu’il y ait des effets collatéraux. On ne peut pas importer toute la misère du monde sous prétexte de faire quelques marges car on voit bien que cette misère est en train de nous contaminer", déplore Yves Aris, producteur de fruits et légumes et président de la FDSEA des Pyrénées Orientales, à l’origine de cette action. 

Les conséquences dans le verger du Roussillon sont nombreuses. De nombreux emplois ont été supprimés, des entreprises fermées, et les prix tirés vers le bas. "Les prix ne sont jamais assez forts pour nous", dénonce Gilberte Pascot, née dans la pêche il y a 80 ans, et qui travaille toujours pour aider son fils sur l’exploitation familiale. Elle réclame à Emmanuel Macron et son gouvernement de s’occuper "un petit peu plus de l’agriculture"

Néanmoins, dans ce territoire, Emmanuel Macron a plutôt bonne presse. Les quatre candidats aux législatives de son mouvement sont tous qualifiés pour le second tour dimanche et semblent appréciés des agriculteurs. Le président "nous a prôné le changement, et il est en train de s’appuyer sur des gens qui écoutent (les agriculteurs), des gens du terrain", fait remarquer Yves Aris. Un de ses confrères, Rémy Pascot, producteur de fruits ici à Ille-sur-Tet, veut lui "qu’on arrête le blabla et qu’on se mette enfin au travail".  Il demande au chef de de l’État "une Europe équitable". "On travaille de plus en plus sur la qualité mais tout cela est mis à mal si en face la concurrence est toujours déloyale", conclut ce producteur. 

Le nouveau gouvernement a du pain sur la planche pour faire oublier quarante ans de promesses en l'air à gauche comme à droite. L'heure est désormais à l'urgence et aux réformes pour sauver une agriculture et un savoir-faire en voie de disparition

L'info en continu
00H
23H
22H
21H
20H
19H
18H
17H
15H
14H
13H
Revenir
au direct

À Suivre
/