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Anice Lajnef : "L'argent créé à partir de rien n'appartient à personne"

Face à la politique de planche à billet européenne, et à ce qu'en font les banques, l'argent liquide est voué à disparaître de nos poches. Explications avec l'ancien trader Anice Lajnef.

Anice Lajnef
Anice Lajnef, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états" sur Sud Radio

Anice Lajnef, ancien trader à la Société Générale et à la banque Nomura, était l’invité d’André Bercoff le lundi 22 novembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12-14h, "Bercoff dans tous ses états".

Le double niveau de l’euro

Les Français utilisent de moins en moins d’argent liquide. Le cash est progressivement en train de disparaître de nos poches, et de notre porte-monnaie. Est-il voué à disparaître ? Pour certains observateurs du monde économique, la disparition de l’argent liquide est programmée. Reste à en comprendre les raisons : évolution des usages ou volonté politique implicite ?

Pour l’ancien trader, Anice Lajnef, il ne faut pas occulter une certaine volonté politique. "Elle existe. Quand on parle de monnaie, on parle de transparence et de traçabilité. Mais en réalité, les raisons sont un peu plus profondes. Ce que ne savent pas les gens, c’est qu’il y a deux types d’euro : ce qu’on a sur notre compte, et l’euro central, qui est émis par la BCE et qui les échange avec les banques commerciales. Il y a deux niveaux au niveau de la monnaie : ce que nous en faisons nous, et un niveau plus haut, au niveau des banques. C’est de ça dont il s’agit", explique-t-il.

Les dettes de nos banques

Cet euro de second niveau, est une sorte de compensation. Imaginez que vous êtes client de la Société Générale et que vous effectuez un virement à un client de la BNP, de 100 euros. Ces 100 euros ne passeront pas directement de votre compte à celui de cette personne. "Cela passe dans une chambre de compensation, au niveau de la BCE, et ce sont en réalité les deux banques qui vont s’échanger ces 100 euros, qui seront ensuite retranscrits sur les comptes des personnes", explique l’ancien trader.

Anice Lajnef va encore plus loin. "Ce que je vais dire va faire peur, mais quand vous avez 100 euros sur un compte à la Société Générale, en fait, c’est une reconnaissance de dette. La Société Générale reconnaît qu’elle a une dette de 100 euros envers vous", ajoute-t-il, précisant que ce système repose sur la confiance. "Si un jour, cette pyramide s’effondre, alors on n’a plus rien. La banque ne pourra pas honorer sa dette, en dépit des fonds de garantie. Le FGDR en France dispose de six milliards alors qu’il devrait disposer de 1.500 milliards d’euros", lance-t-il.

Les grands perdants de l’argent créé à partir de rien

L’ancien trader précise que certains économistes anticipent un effondrement des banques et de ce système. Il se souvient de 2008, avec le quasi-effondrement du système bancaire, qui a fait peur aux gouvernants, et l’apparition de la notion de "too big to fail". Quand on enregistre de fortes baisses sur les marchés, les banques centrales perfusent. Une manière d’éviter la faillite aux banques nationales, et d’éviter de mettre le peuple dans la rue… Un vrai chantage.

Voila le fonctionnement de la planche à billet numérique. Et les peuples n’ont aucune emprise dessus. "Si la monnaie est créée à partir de rien, elle n’appartient à personne. Cet argent-là est d’une certaine manière de l’argent public. Si l’on crée de l’argent à partir de rien, et qu’il est distribué, d’autres vont le payer. Sauf si l’on crée de la richesse en face. Ce qui n’est pas le cas. Et on le paye sous forme d’inflation", explique Anice Lajnef. Avec au bout de la chaîne les épargnants et les salariés…

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. 

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