J’entends beaucoup de critiques sur cette génération Z mais toute nouvelle génération subit toujours des critiques. Certaines, certes, peuvent être justifiées mais laissons à chaque génération le droit de s’approprier le monde qui l’attend afin qu’elle puisse le modeler suivant ses besoins et ses désirs.
Nos peurs dictent notre rapport à l’amour
Je ne vais pas évoquer les questions économiques ou politiques même si ces dernières jouent forcément un rôle dans leur construction psychique et leurs manières d’envisager leur vie affective.
Venons-en justement à ces crispations qui laissent à croire que la guerre des sexes est déclarée chez les jeunes. Bien sûr, le mouvement masculiniste est en plein essort et concerne un bon nombre d’adolescents. Derrière ce mouvement,se cache une peur de ne pas trouver de partenaire et une difficulté réelle à se construire en tant qu’homme. Faute sans doute de repères masculins digne de ce nom durant leur enfance.
Chez les jeunes adolescentes, il y a un courant néo-féministe tout aussi virulent que le masculinisme mais moins dangereux. Dans le sens que des crimes sont commis au nom de la haine envers les femmes…
Là encore, il faut comprendre les peurs de ne pas rencontrer l’homme qui serait suffisamment sécurisant tout en étant gentil mais quand même « viril ». Car ce désir de virilité est encore très présent. Or, ce genre d’homme au moment de l’adolescence reconnaissons-le est assez rare. Ce qu’oublient nos jeunes adolescentes c’est qu’un être humain ne devient mature qu’après 35 ans. Il est donc normal que les jeunes hommes ne correspondent pas tout à fait au modèle qu’elles ont dans la tête.
La génération Z, tout ou rien !
Il y a bien sûr des adolescent(e)s de la génération Z qui ne rentrent pas dans ces cases. Ceux-là et celles-là sont souvent issus de milieu aisé ou alors religieux. Ils acceptent de se lier à quelqu’un assez semblable à leurs valeurs et ils formeront un couple assez rapidement et n’auront pas peur de construire une famille.
En fait, la crise que rencontre la génération Z est assez normale. Ils ne veulent plus croire au couple. D’ailleurs, ils sont souvent issus de parents divorcés. Ils veulent revenir à des modes d’antan - comme le patriarcat - ou alors ils veulent tout (ré)inventer, comme le polyamour.
Comme la société ne leur impose plus de morale monogame et que les femmes peuvent s’assumer financièrement sans avoir besoin d’un époux, ils croient que tout est possible et attendent de rencontrer l’âme sœur. Cette liberté leur fait oublier que la liberté n’est pas la toute-puissance. Mais je leur fais confiance pour l’apprendre.
En attendant, faute de se mettre en couple, ils ont forcément moins de relations sexuelles que leurs aînés et il leur est plus difficile de se décider à faire des enfants… Mais peut-on vraiment les blâmer pour ça ?
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