single.php

Patrick Haddad : "À Sarcelles on a absolument le monde entier"

Par Jean Baptiste Giraud

Sarcelles, un parfait exemple de vivre-ensemble ? Patrick Haddad, maire de Sarcelles et auteur de Nos racines fraternelles (Éditions Philippe Rey), était l'invité d’André Bercoff sur Sud Radio le 20 septembre 2023 dans "Bercoff dans tous ses états".

Patrick Haddad
Patrick Haddad, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

vre Comme l’explique Patrick Haddad, les trois religions monothéistes sont toutes présentes à Sarcelles.

Patrick Haddad : "Dans une ville comme Sarcelles, on a besoin de tout le monde"

Dans les médias on entend souvent parler de la situation difficile de Sarcelles… "Dans les villes comme cela on a besoin d’investissements publics, on a besoin de service publics. On est derniers au classement de l’Observatoire des inégalités, on est la 9ème ville la plus pauvre d’Ile-de-France. Quand on est dans ces situations-là, on a besoin de tout le monde : de l’État, des investisseurs… Et puis quand on a une situation sociale difficile et une très grande diversité d’origines, on a besoin de créer du lien, de créer du commun. Cette préoccupation est présente depuis très longtemps", a répondu Patrick Haddad.

 


Combien de communautés ethniques et religieuses coexistent à Sarcelles ? "Quand on parle de nationalité, on arrive à le recenser. Le nombre de nationalités, on est au-dessus de 90. C'est pour ça que je parle de ville-monde, on a absolument le monde entier, ce qui est très enrichissant. On a le monde entier tout en restant dans la même ville, c'est quand même assez formidable. Après, les communautés, je les regroupe par vague d'immigration, et donc c'est plutôt une dizaine, certaines sont plus structurées que d'autres. Enfin, je dirais que les trois grandes religions monothéistes sont très présentes à Sarcelles avec leurs différentes sensibilités."

La laïcité, "principe fédérateur"

Le maire reprend : "Je pense à nos amis chrétiens où il y a à la fois des catholiques, des évangélistes et des chrétiens d'Orient. Ce n'est pas exactement la même pratique, mais enfin, ça reste la chrétienté. Il y a une communauté juive très importante, qui est historique et qui est toujours là, même si elle mute. Et puis une communauté musulmane qui est aussi très importante. Et tout ça, ça fait une particularité qu'on ne retrouve pas forcément partout."

Selon Patrick Haddad, la laïcité est un principe fédérateur. "On a une grande chance dans ce pays, on a le socle républicain et on a les valeurs de la République, il suffit de les appliquer. Pour moi, c'est aussi simple que ça. Mais enfin, si on veut vraiment le faire, on peut. Il faut les appliquer avec pédagogie. La laïcité par exemple. Ce n’est pas une arme pour taper sur un tel ou un tel, c'est un principe fédérateur. Il faut le faire respecter."

"Sarcelles avait été pensée comme une ville du futur"

Quelle est l’histoire de Sarcelles ? "Il y a des pionniers dans cette ville. Le premier grand ensemble construit suite à l'appel de l'abbé Pierre au milieu des années 1950 a été construit à Sarcelles. À l’époque, la Caisse des dépôts et le ministère du Logement créent ensemble une société pour aménager un certain nombre de grands ensembles. Et ils vont tomber un peu par hasard sur Sarcelles, très bien située, une gare à quinze kilomètres de Paris… Et ils construisent 12.500 logements en vingt ans, avec toutes les commodités autour. Il y a une ambition, ils demandent à deux architectes : ‘Faites-nous la ville du futur’. Ils ne leur disent pas ‘Faites-nous un truc pour parquer les gens qui n'ont pas de logement. Allez, ce sera toujours mieux que des bidonvilles’. Non, non, ils leur disent : ‘Faites-nous la ville du futur.’ On veut toutes les commodités, les écoles, les transports. On avait cette ambition de faire vraiment la ville de demain. Donc c'est vrai que les logements sont plutôt bien faits.

 


Et puis sont venues toute une série de vagues d'immigration qui sont arrivées dans une ville dans laquelle il n'y avait personne. Et donc ils ont créé une ville. C'est ce que je raconte, nos racines fraternelles, ça fait référence à ça, à une ville assez fraternelle, avec des gens qui venaient de partout et qui se sont dit ‘Maintenant qu'on est là, on va essayer de faire un truc ensemble où on sera tous bien’. Et puis nos racines fraternelles, ça fait aussi référence à la fraternité républicaine tout simplement, aux racines de la République", a raconté Patrick Haddad.

Vivre-ensemble

Comment cultiver le vivre-ensemble ? "La première chose, qui me semble principale et très largement manquante dans notre pays, c'est le fait d'avoir un grand récit, un grand récit national, un grand projet de société dans lequel on emmène tout le monde autrement. Chacun se regroupe par affinités. C'est l'archipel que décrit très bien Jérôme Fourquet, et on a la même chose dans une ville. Alors, dans une ville, on ne va pas faire le récit national à la place du président de la République. Mais on peut faire un récit local. On peut raconter comment s’est faite la ville, l'histoire de la ville", a répondu Patrick Haddad.


Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 13h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

L'info en continu
15H
14H
12H
11H
10H
09H
08H
07H
Revenir
au direct

À Suivre
/