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Nicolas Le Bault : "Une minorité de gens créent une force révolutionnaire"

Nicolas Le Bault, écrivain et artiste, était l'invité de "Bercoff dans tous ses états" le 22 février 2023 sur Sud Radio.

Nicolas Le Bault
Nicolas Le Bault, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Nicolas Le Bault est auteur du livre "Le transhumanisme, stade terminal du capitalisme" (Éditions de la reine rouge).

 

Nicolas Le Bault : "Le transhumanisme est rendu possible par une conception dégradée de l’être humain"

"La thèse centrale, c’est que le transhumanisme, tout comme le capitalisme, n’est rendu possible que par une conception dégradée de l’être humain, à son tour rendue possible par son aliénation à la sphère de l’utile.

J’ai le sentiment qu’on est pris dans quelque chose dont on n’a pas décidé, qui est peut-être fait pour notre bien. Je ne sais pas si c’est en bien ou en mal, mais en tout cas c’est pour nous transformer. Et nous désubjectiver. On n’a pas décidé du tournant que prend la civilisation. C’est avec le consentement de l’écrasante majorité de nos concitoyens que l’hégémonie des GAFAM a pu se constituer. Vers 2005, lorsque Facebook est apparu, j’ai trouvé ça effrayant de lire dans les Conditions d’utilisation que Facebook était détenteur et propriétaire de l’intégralité des informations, des données qui servent aujourd’hui à nourrir des machines intelligentes, le deep learning. Et personne ne se demandait à l’époque ce qu’ils allaient faire de nos données", a déclaré Nicolas Le Bault.

 

"Pour robotiser une classe d’individus, il faut encore que cette classe soit désubjectivée"

"La matrice qui crée les individus est la même : les gens sont de plus en plus semblables les uns aux autres, de plus en plus standardisés, les réactions qu’on lit sur Internet sont à peu près les mêmes, il est facile de catégoriser les gens, il y a de moins en moins de diversité, de pensée dans leurs propos. À partir du moment où les gens sont paramétrables en fonction d’un certain nombre de critères assez nettement établis, il est facile de les robotiser. Et pour robotiser une classe d’individus, il faut encore que cette classe soit désubjectivée, vidée de sa substance, pour pouvoir être numérisée et donc dénaturée. Par exemple, les caissiers sont aujourd’hui remplacés par des robots. Mais qu’est-ce que ce capitalisme qui a produit une activité qui consiste à scanner des codes-barres toute la journée ? L’aliénation psychologique que ça produit... Jusqu’à présent les bourgeois s’en foutaient, après tout c’était les prolétaires. Et aujourd’hui on apprend que la majorité des emplois dits qualifiés vont eux aussi être remplacés par des modules d’intelligence artificielle qui ont des marges d’erreur plus réduites par rapport aux êtres humains", a poursuivi Nicolas Le Bault.

 

"En 2021, le gouvernement s’est rendu compte qu’il ne peut pas négocier parce que ce sont des enjeux existentiels"

"Pendant 30 ans, le champ politique et médiatique a été accaparé presque exclusivement par des questions économiques. Je n’ai jamais vu des gens se mobiliser dans la rue pour des enjeux existentiels. Pour le gouvernement c’est très facile de présenter aux gens des enjeux économiques qui, par définition, sont négociables. Et c’est très facile de discuter quand on a l’argent, quand on détient les moyens de production et quand on est en position de force pour négocier face à des gens qui n’ont que la force de leurs bras et leur propre travail. Et récemment, à travers les mobilisations contre le contrôle sanitaire électronique, on a pu voir qu’on ne pourrait pas acheter le besoin de continuité historique qui s’exprime dans des revendications existentielles du peuple. Et cela terrorise vraiment le pouvoir. Et cela peut le conduire vers des phases de la plus grande violence. Jusqu’à présent il a toujours été en position de force pour négocier. Là, il a affaire à des gens avec qui il ne peut pas négocier parce que ce sont des enjeux existentiels", a déclaré Nicolas Le Bault.

 

Nicolas Le Bault : "On a une minorité de gens qui n'acceptent pas les changements de paradigme"

"Il y a eu le thème de la vaccination par ARN messager. On peut considérer que c’est un progrès scientifique, on peut considérer que c’est très inquiétant dans la mesure où dans les médias dominants, il n’y pas eu tellement de discussion. D’ailleurs, je considère que la démocratie ne consiste pas uniquement à pouvoir parler d’un problème mais aussi d’agir dessus. Il n’y a pas eu de référendum sur la vaccination. On a vu que 50% de la population trouve très bien la vaccination et le contrôle sanitaire électronique. 30% de la population se méfie un peu. Et on a peut-être un noyau dur très ferme de 5% de la population pour qui, à tort ou à raison, ce n’est pas possible. Si on a une minorité de 5% des gens qui n'acceptent sous aucun prétexte les changements de paradigme, ça crée une force révolutionnaire", a estimé Nicolas Le Bault.


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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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