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De 2010 à 2015, l'évolution du vote FN aux régionales en 5 ans

Par Jérémy Jeantet

En 5 ans, le nombre de personnes qui ont voté Front national au premier tour des élections régionales a été multiplié par 2,7. Ce dimanche, plus de 6 millions de personnes ont glissé un bulletin frontiste dans l'urne.

Ce dimanche, lors du premier tour des élections régionales 2015, le Front national est arrivé en tête dans 6 régions. En Nord-Pas-de-Calais-Picardie, en PACA, en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, en Centre-Val-de-Loire et en Bourgogne-Franche-Comté, ce sont les listes d'extrême-droite qui ont terminé en première position.Un résultat inédit qui place le parti de Marine Le Pen en très bonne position pour remporter au moins 3 régions dimanche prochain, lors du second tour.Depuis 2012, le Front national réalise des scores bien au-dessus de ce qu'il obtenait auparavant, signe d'une dynamique que Marine Le Pen entend porter jusqu'à la présidentielle de 2017.

3,8 millions de personnes en plus ont voté FN

Pour ce premier tour des régionales, 6 018 672 personnes ont voté pour le FN, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur, ce qui représente 27,73 % des suffrages exprimés. C'est quasiment un million de bulletins de plus que le Parti socialiste.C'est surtout une progression fulgurante par rapport aux dernières régionales de 2010, où le FN avait réalisé un score de 11,42 % au premier tour, avec 2 223 800 votants qui lui avaient fait confiance.Un résultat multiplié par 2,7 en à peine 5 ans alors que la participation a, dans le même temps, progressé de plus de 2 millions de personnes, preuve que ce n'est plus seulement l'abstention qui fait monter le Front national.Cette hausse très nette marque ce que l'on observe, depuis dimanche, comme une "tripolarisation" de la vie politique française, faisant du Front national l'une des 3 grandes forces politiques du pays avec le PS et les Républicains.

Dans le même temps, le PS perd des voix et Les Républicains n'en gagnent pas

Si l'on s'en tient uniquement aux chiffres, avec toutes les limites qu'une simple analyse comptable comporte, on observe un recul du vote pour les différentes listes de gauche et d'extrême-gauche de près de 2 millions de voix entre 2010 et 2015. Traditionnellement, les élections en cours de mandat ne sont jamais favorables au pouvoir en place mais la gauche parvient tout de même à sauver les meubles avec près de 8,5 millions de votants.C'est plus qu'à droite, pour laquelle on n'observe pas de tendance inverse. Peinant à s'affirmer comme force d'alternance crédible, le parti dirigé par Nicolas Sarkozy avait pourtant fait le choix d'alliances massives pour ce premier tour. Avec 6 057 523 voix, le total du bloc de droite et du centre est sensiblement similaire à celui de 2010 (6 125 653), à peine supérieur si l'on ajoute, cette année, les voix de Debout la France (6 884 785).

L'alternance montre ses limites

C'était l'un des arguments de la campagne de François Hollande en 2012. Proposer une alternance après 10 ans de gouvernance de droite. Aujourd'hui, les déçus du Sarkozysme d'hier et les déçus du Hollandisme d'aujourd'hui cherchent une 3e voie que le Front national a réussi à incarner.Le retour, l'an dernier, de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP, devenue Les Républicains, n'a pas eu l'effet escompté et les Français ne semblent pas avoir oublié les raisons qui ont entraîné sa défaite en 2012. Une analyse que certains font jusque dans son propre camp, comme Hervé Mariton ce lundi dans Territoires d'Infos sur Sud Radio et Public Sénat : "C'est l'échec de Nicolas Sarkozy qui, d'évidence, n'est pas crédible comme représentant d'alternance."

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