Rappelons tout d’abord qu’il s’agit d’un territoire de 9km sur 3… On ne parle pas là d’une descente de police dans un quartier ni d’un immeuble à évacuer. Les gendarmes se préparent à une opération militaire de grande envergure : 75 escadrons sont mobilisés, ce qui représente environ 3000 hommes. Si aujourd’hui, les zadistes commencent à ouvrir le terrain à la presse et se présentent comme des agriculteurs, pour les forces de l’ordre il en va autrement. Ils ont repéré une centaine de militants activistes qui constituent un noyau dur ultra-entraîné à l’affrontement et qui, selon les forces de l’ordre, auraient même constitué un stock d’armes.
Pour les gendarmes, l’opération pourrait donc durer plusieurs semaines, elle sera très délicate car l’objectif est bien sûr d’éviter un drame avec des pertes en vies humaines. C’est pour cela qu’à ce stade, des discussions sont entamées avec les exploitants agricoles pour aboutir à un accord éventuel de redistribution des terres mais les éléments les plus radicaux seront évacués quel que soit leur niveau de résistance.
Pour ce qui est du calendrier des opérations, l’annonce politique pourrait être avancée aux prochains jours, donc avant la fin janvier. Mais cela ne pourra pas pour autant démarrer immédiatement. Quelques procédures et délais sont à respecter, notamment liés à la réglementation sur la trêve hivernale. On parle de plusieurs semaines… Ce laps de temps sera mis à profit pour discuter avec les agriculteurs. Mais curieusement, le ministère de l’Agriculture n’est pas dans la boucle, c’est-à-dire qu’à ce jour personne ne s’occupe au ministère de l’aspect foncier et contrôle des zones agraires. Sans parler de l’aspect sanitaire : c’est une vraie contre-société qui a été édifiée durant toutes ces années sur la ZAD. Il ne peut donc s’agir uniquement d’une opération d’évacuation simple mais bien d’un dossier global.
À Matignon, on sait que le sujet est explosif et pourrait avoir des répercussions politiques lourdes. C’est la raison pour laquelle Édouard Philippe multiplie les rencontres avec les élus locaux. Il faut éviter qu’ils ne se transforment ensuite en opposants selon la tournure que prendront les événements.
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