30 septembre 2025. Ancien commandant de police, Jean-Pierre Colombies a fait le buzz en s'est indignant sur facebook des dérives sécuritaires observées de la part des forces de l'ordre notamment lors des manifestations, et la manière dont les arcanes du pouvoir peuvent abuser des ordres autoritaires pour « tuer » dans l'oeuf la moindre contestation populaire. Au micro de Sud Radio, il s'en explique très précisément.
"Si certains, dans les arcanes du pouvoir, trouvent intéressant ou utile d'utiliser les forces de l'ordre en fonction de leurs intérêts propres, là, ça pose problème"
« Ca a été présenté comme étant une exhortation à la désobéissance mais ce n'est pas du tout ça. Je n'appelle pas à la révolte, à la révolution dans l'institution police, juste à la responsabilité et au discernement et à être en accord avec la lettre et l'esprit. Je ne fais que rappeler des règles essentielles, tient-il à préciser d'emblée. Si certains, dans les arcanes du pouvoir, trouvent intéressant ou utile d'utiliser les forces de l'ordre en fonction de leurs intérêts propres, là, ça pose problème. Car là, pour le coup, ça dure, ça dure. Il n'y a pas une seule revendication sociale qui n'est pas vue comme aboutissement d'une confrontation directe entre des manifestants, la population et les forces de sécurité. Et on voit bien que c'est le dernier recours ou quasiment le seul recours qu'a le pouvoir en place pour dire : ''On ne va pas discuter. Vous avez quelque chose à dire, vous manifestez, il n'y a pas de problème''.
"Il y en a assez d'utiliser la police comme régulateur social et empêcheur de manifester pacifiquement"
« C'est vraiment un coup de gueule, un coup de colère parce que j'ai considéré qu'il y en avait assez d'utiliser la police comme régulateur social et empêcheur de manifester pacifiquement. J'insiste là-dessus, parce que j'ai participé, en tant que témoin, à beaucoup de manifestations comme témoin citoyen, que ce soit pendant les Gilets jaunes notamment. Je voyais sur les chaînes que passaient en boucle des images de violences, de confrontations systématiques entre les forces de l'ordre et les fameux, entre guillemets, black blocs. Et je me suis dit, pour savoir de quoi on parle, autant aller voir sur place comment ça se passe. Effectivement, j'y suis allé. Et comme beaucoup, j'ai failli prendre et des coups de matraque et du lacrymogène dans la figure. Et puis, j'ai vu comment le balai sécuritaire s'organisait sur le terrain. Je me suis dit, à un moment donné, il faut arrêter. »
"Quand vous vous attaquez à une personne qui est sans défense, que vous soyez policier ou pas, gendarme ou pas, vous commettez quelque chose qui est répréhensible"
« J'ai donc indiqué et rappelé, notamment sur la page de Facebook sur laquelle j'interviens très fréquemment, juste une chose essentielle car beaucoup estimaient et pensaient que parce qu'on leur donnait un ordre de charge, par exemple, tout était permis. Cette chose fondamentale qui est dans le Code pénal, c'est que chaque acte individuel, vous en êtes responsable. C'est-à-dire que quand vous vous attaquez à une personne qui est sans défense, que vous soyez policier ou pas, gendarme ou pas et que vous commettez individuellement quelque chose qui est répréhensible, il ne faut pas s'étonner que la justice vous poursuive. »