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Il y a cinq ans, les Gilets Jaunes voyaient le jour

Par Jean Baptiste Giraud

il y a cinq ans, une pétition de Priscillia Ludosky lançait un mouvement de protestation qui allait prendre une ampleur historique : les Gilets Jaunes étaient nés.

gilets jaunes
Le 17 novembre 2018 avait lieu l'acte 1 du mouvement des Gilets Jaunes. (© AFP)

Il y a cinq ans, les Gilets Jaunes voyaient le jour. Quel héritage pour ce mouvement de protestation devenu historique ?

Gilets Jaunes : une mobilisation spontanée

Priscillia Ludosky, Gilet Jaune de la première heure et co-fondatrice de la Ligue citoyenne, avait rédigé un petit texte, une pétition sur la taxe sur les carburants. Un texte qui avait allumé la mèche. En avait-elle conscience à ce moment-là ? "Bien sûr que non, même si je sentais dans l’entourage plus ou moins proche que la taxe carbone, l’augmentation des prix sur tous les produits de première nécessité faisaient débat. De là à imaginer que les gens avaient un ras-le-bol si fort au point d’aller dans la rue, pas à ce moment-là."

Comment s’est lancé ce rassemblement ? "Il y a quand même eu de l’organisation. Il y a eu plus d’un million de signatures à pétition, les gens la commentaient, racontaient leur situation, le fait que le poids du carburant était important dans le budget du foyer. Leur proposer un canal pour partager leur quotidien a été le premier point. Ensuite, pour organiser la manifestation, on a joint nos forces avec Éric Drouet pour une mobilisation digitale puis sur le terrain."

 

 

"Les gens sont de moins en moins dupes"

Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Il n’y avait ni parti politique ni syndicat derrière ce mouvement des Gilets Jaunes ? "Pas du tout." Est-elle toujours en contact avec l’ensemble des Gilets Jaunes de la première heure ? "Quelques-uns, à la marge, très ponctuellement. On s’est croisés dans des manifestations qui ont eu lieu depuis, sur différentes thématiques. Ou bien via les réseaux sociaux."

Les Gilets Jaunes, est-ce vraiment terminé, ou bien le mouvement pourrait repartir, la situation n’ayant pas beaucoup changé ? "Beaucoup de choses ont pu être dites sur les Gilets Jaunes, mais on n’avait pas tort sur le fond, estime Priscillia Ludosky. La précarité a même augmenté. Aujourd’hui, cela n’a rien changé. Je ne pense pas que cela changera sous cette mandature, c’est toujours Emmanuel Macron qui est aux commandes. Il avait promis de sortir les gens de la rue, or il y en a plus. Les gens sont de moins en moins dupes."

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