13 janvier 2025. Opposant algérien et réfugié en France, Chawki Benzehra est invité dans le Grand Matin Sud Radio. Opposé durant de nombreuses années aux propos tenus par Boualem Sansal, ce traducteur de métier explique les raisons pour lesquelles il a totalement changé d'avis.
« Je n'étais pas seulement opposé, j'étais choqué, raconte-t-il. J'avais émis des critiques vraiment virulentes contre Boualem Sansal parce que j'étais dans le système éducatif algérien qui nous répétait certains leitmotivs. Beaucoup de ces réalités historiques qu'on nous enseignait, Boualem Sansal les remettait en question mais aujourd'hui, on se rend compte que lui, c'était un lanceur d'alerte avant l'heure. »
"Le travail qu'a fait Boualem Sansal, c'était pour enlever un outil au régime algérien"
"Le travail qu'a fait Boualem Sansal, c'était de dire des réalités qui peuvent choquer, d'être un petit peu être dans la provocation parfois, c'était justement pour enlever au régime un outil. L'outil du régime algérien, c'est de dire : ''Voilà, c'est la France, ex-puissance coloniale qui nous a fait du souci, qui a tenté de faire un génocide, qui a tué, etc''. Donc c'est pour détourner toujours de la catastrophe sur le plan social ou sur le plan politique d'un l'État vraiment catastrophique du pays."
"Tebboune a raconté que la France a essayé de commettre un génocide en Algérie"
"Le régime algérien en a profité pour développer ce discours-là. Abdelmadjid Tebboune (Président de la République algérienne démocratique et populaire depuis 2019) a raconté que la France a essayé de commettre un génocide en Algérie, a joué sur le nombre des martyrs et sur les questions historiques.Il joue beaucoup avec l'histoire, avec beaucoup de contre-vérités."