Il"s vont devoir rester chez eux à partir d'aujourd'hui. Menacés par le climat qui règne dans le quartier de Saint-Morton à Marseille en raison du trafic de drogue, les salariés d'Orange sont contraints par leur direction de ne pas se rendre sur leur lieu de travail et passer en télétravail pour deux semaines à compter d'aujourd'hui. Pour autant, la peur ne dissipe pas et les employés demandent le déménagement du site.
"Les coups de feu et les altercations ont eu lieu à nos deux entrées principales"
Pour les salariés, Orange ne peut plus rester dans ce quartier. Nadej Poet, représentante de la CFE CGC est catégorique : "Nous voulons quitter ce site. C'est abominable. On me dit le parking va être réouvert et que cela sera sécurisé. Mais j'arrive en scooter. Qu'est-ce qui me sécurise sur le chemin ? Les coups de feu et les altercations, elles ont eu lieu à nos deux entrées principales."
Elle ajoute : "Ma veste est protégée pour la route, mais elle n'est pas blindée. Mon casque, il ne résiste pas à une balle non plus. Il vaut mieux qu'on reste tous en télétravail ."
"Des balles perdues, ça peut arriver, on n'a pas des fenêtres blindées"
Dans ce quartier du 3ème arrondissement de Marseille, des détonations ont été entendues le jeudi 27 novembre. Des incidents qui ne sont pas isolés pour un salarié d'Orange : "Il y a des attroupements, des rixes. Ça peut être avec des machettes, des balles de baseball, ou des couteaux. On a également déjà vu des armes à feu. Je viens pour travailler, je ne viens pas pour voir ça. Entendre des coups de feu, même si je ne les vois pas, ce n'est pas possible. Des balles perdues, ça peut arriver, on n'a pas des fenêtres blindées."
"Quel sera l'accompagnement au moment de la réouverture ? "
Avec deux semaines d'arrêt, ce salarié appréhende déjà la reprise mi-décembre. :"Au moment de la réouverture, quel sera l'accompagnement des salariés ?"
Les autorités disent comprendre la peur mais sans éléments tangibles, peinent à mettre en place un dispositif concret : "On a une présence active et permanente. J'ai souhaité la renforcer, travailler un peu mieux en collaboration pour ne plus subir les faits et qu'on puisse initier des enquêtes judiciaires qui jusqu'à présent ne se sont pas initiées car il n'a pas de plainte." signale Cédric Esson le directeur interdépartemental de la police.