Le tennis de table français vit un moment historique. Avec le titre européen de l’équipe de France masculine et l’émergence fulgurante des frères Lebrun, la discipline connaît un essor inédit.
Mais derrière cette réussite sportive, un homme œuvre à transformer le tennis de table français en véritable moteur : Gilles Erb, président de la Fédération française de tennis de table (FFTT).
Invité de l’émission Champions ! animée par Frédéric Brindelle sur Sud Radio, il a dévoilé sa vision ambitieuse : "faire du tennis de table le premier sport français à mission".
« Une période fantastique à vivre »
"C’est une période vraiment fantastique à vivre, une opportunité incroyable pour notre sport de rejoindre les grands sports", s’est réjoui Gilles Erb au micro de Sud Radio.
L’éclat médiatique des frères Félix et Alexis Lebrun, associés à Simon Gauzy, a replacé la France sur la carte mondiale du tennis de table. Mais pour le président, cette dynamique ne doit pas s’arrêter aux performances : « Tout ceci ne sert à rien si nous ne sommes pas capables de soutenir cette croissance, de transformer notre sport et de réfléchir à sa place demain et après-demain. »
Pour lui, il faut : "moderniser la fédération et repenser son rôle dans un marché du sport de plus en plus concurrentiel. Notre travail, explique-t-il, est de trouver le meilleur moyen pour donner de la valeur à cette fédération, pour qu’elle soit attractive pour les médias, les partenaires et tout l’écosystème du sport français."
Une fédération pionnière « à mission »
La FFTT est devenue la première fédération sportive à mission en France. Inspirée du modèle des entreprises à mission, cette évolution a pour philosophie : le sport comme levier de transformation sociale.
"Une fédération à mission, c’est une fédération qui veut renforcer sa contribution à la société, car nous vivons dans une société qui souffre », explique Gilles Erb. Nous nous sommes demandé à quoi servait une fédération : seulement à produire des champions ?"
🏅 Gilles Erb, président de la fédération Française de tennis de table (@ffttofficiel) a fait de son sport un véritable levier de transformation sociale
— Sud Radio (@SudRadio) November 8, 2025
🗣️ "On est une fédération à mission. Le sport c'est plus que du sport"
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Pour le président, la réponse est claire : « Au-delà du spectacle sportif, au-delà de la fabrique à champions, nous voulons être une fabrique du bonheur pour les citoyens français. »
Concrètement, la FFTT agit sur trois piliers : l’éducation, la santé et l’insertion. Parmi ses initiatives phares, on retrouve le programme "Une école, une table", des actions en milieu carcéral ou auprès des publics fragiles. "Quand on anime un club, on sert la société. Il faut le dire plus fort, plus haut, plus souvent, et associer les actes à ce discours", insiste-t-il.
« Une fédération fonctionne comme une entreprise »
"Je crois qu’une fédération fonctionne comme une entreprise, admet Gilles Erb. Nous avons un budget, des recettes, des dépenses, un compte d’exploitation. Mais notre finalité, ce n’est pas l’argent : c’est l’impact. L’argent est un moyen, pas une fin."
Cette approche séduit d’autres fédérations : "Nous avons été les premiers, mais j’espère ne pas être les derniers. Sept fédérations se renseignent déjà pour suivre cette voie", confie-t-il.
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Pour assurer la pérennité de ce modèle, Gilles Erb compte sur la participation de tous : licenciés, mécènes, entreprises, collectivités. Il évoque même la possibilité, à terme, d’une donation volontaire lors de la prise de licence, afin de soutenir des projets citoyens.
"Il faut mieux dépenser l’argent public, dit-il. Cela signifie investir dans des projets à impact positif. Quand un club aide les enfants à faire leurs devoirs, c’est déjà de la valeur sociale créée. Il faut la reconnaître et la valoriser". Le président prépare aussi une stratégie événementielle ambitieuse : relancer le Ping Tour, véritable fête populaire du tennis de table. "Le ping, c’est un sport convivial autour duquel on peut faire la fête. C’est un sport qui fait du bien"