Chaque année, des mots émergent du vocabulaire et se font une place particulière dans la langue française. L'année 2025 n'y fait pas exception. Explications avec Madame Langage, alias Jeanne Bordeau, au micro de Sud Radio.
2025, l’année d’un langage belliqueux et offensif
En 2025, plusieurs occurences ont acquis une place particulière dans notre vocabulaire. Car comme chaque année, au gré de l’actualité ou des tendances, certains mots de notre belle langue française se démarquent. Certains meurent. D’autres naissent. "J’ai toujours l’oreille aux aguets. J’écoute, je lis beaucoup. Deux tiers de presse papier et un tiers de digital. Je peux écouter trois choses en même temps. Et il est clair que les mots tintinnabulent dans mon oreille, depuis que je suis enfant. Parfois je vais remarquer un mot, comme le mot ""iesse" l’an dernier. Quand on regarde les mots de l’année, ce ne sont pas toujours des mots farfelus" explique Jeanne Bordeau au micro de Sud Radio.
Du côté des mots de l’année, donc, on retiendra en 2025 plusieurs millésimes. "Il y a évidemment deux temps. Le grand gagnant est évidemment l’"intelligence artificielle", car elle est transversale. Et puis, je ne vais pas vous l’apprendre, les mots "guerre" et "paix". "Plan de paix", "traité de paix", "cessez-le-feu", sont des mots qui ont été répétés à l’envie toute l’année. "Guerre commerciale", "guérilla urbaine" également. Le langage est belliqueux et offensif" ajoute-t-elle au micro de Sud Radio.
Des mots inquiétants et répétés
"Derrière "cessez-le-feu", on a "feu". Ce qui nous ramène aux "mégas feux" de l’année. Plus que jamais, la terre semble brûler. Et enfin "sécurité" et "insécurité", qui sont consubstantiels à notre époque. On ne peut pas parler du 31 et de la Saint Sylvestre, sans dire qu’il y a 90.000 hommes déployés. On voit bien que c’est un souci majeur chez les Français" lance encore Jeanne Bordeau.
Arrivent enfin les mots répétés. "Le verbe préféré de la presse écrite, c’est "sauver". Tout est à "sauver". Et puis "mobiliser". Nous n’avons plus le verbe "impliquer", le verbe "réunir". Tout est question de mobilisation. Mais cela va bien avec le mouvement de l’émotion. Nous sommes dans un monde qui fait remonter l’émotion" conclut elle.
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