Réputés pour ses vertus médicales avérées, le rire peut grandement aider à atténuer les symptômes de la dépression, de l'anxiété et du stress chronique. Et par effet de balance, favoriser un état d'esprit plus positif et optimiste.
On rit trois fois moins que dans les années 1950
Mais malheureusement, le rire est en net recul et on n'a que très peu l'occasion de rire depuis plusieurs années en raison du climat pesant, de la morosité ambiante, l'incertitude politique, les polémiques à répétition, les débats clivants, l'agressivité gratuite et autres sources de divisions qui plombent le moral des Français et jouent sur leurs nerfs. C'est une évidence, on rit de moins en moins dans notre société. Selon une étude parue en début d'année, nous ne passerions plus que 6 minutes par jour à rire (dans le meilleur des cas...), soit trois fois moins que dans les années 1950.
« Le rire est moins présent mais rien n'est perdu »

« On voit bien qu'il y a un problème aujourd'hui en France avec le rire, insiste Franz-Olivier Giesbert, le journaliste, éditorialiste, romancier et auteur de “Voyage dans la France d'avant” (Gallimard) au micro de Sud Radio. Le rire est moins présent. Je suis désolé, ça va avec l'insouciance de la France... Notre pays est toujours un paradis mais où les gens se croient en enfer, selon la très bonne formule de Sylvain Tesson. D'où la tristesse. La période n'est pas facile, on ne sait pas vers quoi la France va et d'ailleurs, elle a tendance à marcher au bord de l'abîme, c'est clair. Mais rien n'est perdu, puisque d'abord, on est toujours là ! »
« Arrêter de rire, devenir sérieux : je dis non, non, non ! »
« Ce qui manque, effectivement, c'est le rire, poursuit Giesbert. Moi, je suis frappé, par exemple, par la phrase du Président de la République sur le fait qu' ''il n'y a plus de culture française''. Non, il y a une culture française qui est basée sur l'esprit critique, le rire et l'ironie. Ça commence avec Rabelais, ça continue avec Voltaire et puis évidemment, l'immense Molière qui est toujours contemporain. Et l'idée qu'il faut arrêter, qu'il faut devenir sérieux, se mettre sur nos ordinateurs et puis supporter la dictature, la tyrannie de l'étiquette... Je dis non, non, non ! Le rire peut revenir et il faut se battre pour qu'il revienne ! »