Le gouvernement de Sébastien Lecornu a présenté son projet de loi de finances pour 2026 avec un objectif clair : réaliser près de 30 milliards d’euros d’économies. Pour y parvenir, plusieurs pistes fiscales sont envisagées, certaines directement liées à la vie quotidienne des Français. Trois secteurs sont particulièrement visés : les carburants alternatifs, la gestion des déchets et les produits de vapotage.
Éthanol : la fin d’une niche fiscale avantageuse ?
Les automobilistes roulant au superéthanol E85 pourraient bientôt voir leur facture grimper. Le gouvernement envisage de réduire la niche fiscale qui rend ce carburant attractif. Actuellement, le litre d’éthanol est en moyenne 70 centimes moins cher que le SP95, permettant une économie annuelle d’environ 700 euros par conducteur. Mais cette défiscalisation pourrait être revue à la baisse, entraînant une hausse de 40 à 50 centimes par litre. Un coup dur pour les ménages ayant investi dans un boîtier de conversion.
Le carburant E85 bientôt davantage taxé pour les automobilistes : "On frappe de plein fouet une filière qui propose pourtant le carburant le plus écologique (...) C'est une vraie bêtise !" déplore Pierre Chasseray (@40MA) #GrandMatin https://t.co/RfHFq3qnt4 pic.twitter.com/5qKzKcnCO8
— Sud Radio (@SudRadio) October 16, 2025
Ordures ménagères : une taxe en hausse pour financer la transition
Autre levier fiscal : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Dans un contexte de transition écologique et de hausse des coûts de traitement des déchets, plusieurs collectivités anticipent une augmentation de cette taxe. Si aucune mesure nationale n’a encore été officialisée, le gouvernement encourage les collectivités à répercuter les coûts réels du service sur les usagers. Résultat : une facture qui pourrait grimper de 10 à 15 % dans certaines zones urbaines.
Vapotage : jusqu’à 50 centimes de plus par flacon
Le projet de budget 2026 prévoit également une nouvelle taxe sur les produits de vapotage. Les e-liquides, vendus en flacons de 10 ml, pourraient être taxés entre 30 et 50 centimes selon leur teneur en nicotine. Une mesure qui, selon Jean Moiroud, président de la FIVAPE, menace près de 20 000 emplois dans la filière. Cette fiscalité, bien que minorée par rapport au tabac, suscite l’inquiétude des professionnels et des usagers, qui redoutent une hausse des prix et un retour vers la cigarette classique.
Un impact direct sur le pouvoir d’achat
Ces mesures, si elles sont adoptées, viendraient s’ajouter à d’autres hausses prévues dans le budget 2026 : franchises médicales doublées, gel de certains barèmes fiscaux, et réduction des aides à l’investissement. Autant de signaux qui laissent présager une pression accrue sur le pouvoir d’achat des ménages, déjà fragilisé par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.