single.php

Mondiaux de cyclisme: Pogacar, un pas de plus dans la légende

Dans un contexte historique et une ambiance exceptionnelle, Tadej Pogacar est entré un peu plus dans la légende dimanche à Kigali en conservant son titre de champion du monde après une attaque à 104 kilomètres de l'arrivée de ces premiers Mondiaux en Afrique.

Anne-Christine POUJOULAT - AFP

Dans un contexte historique et une ambiance exceptionnelle, Tadej Pogacar est entré un peu plus dans la légende dimanche à Kigali en conservant son titre de champion du monde après une attaque à 104 kilomètres de l'arrivée de ces premiers Mondiaux en Afrique.

"Je ne peux pas toujours attaquer à 100 km de l'arrivée comme l'année dernière", à Zurich pour son premier sacre, avait assuré le Slovène avant la course. Au final, il aura encore fait mieux pour mener à bout un nouveau raid insensé, dont 66 km en solo.

Avançant sans jamais faiblir, allant même plus vite de tour en tour, le quadruple vainqueur du Tour de France s'est imposé avec une marge confortable de 1 min 28 sur le Belge Remco Evenepoel, trahi par sa selle et passé par tous les états dimanche.

L'Irlandais Ben Healy complète le podium, alors que le premier Français, l'épatant Paul Seixas, termine 13e du haut de ses 19 ans sur un parcours exceptionnellement difficile de 267 km que seuls 30 coureurs ont fini.

Le Mexicain Isaac Del Toro et le Slovène Tadej Pogacar grimpent le Mur de Kigali, lors des Mondiaux de cyclisme à Kigali, au Rwanda, le 28 septembre 2025

Le Mexicain Isaac Del Toro et le Slovène Tadej Pogacar grimpent le Mur de Kigali, lors des Mondiaux de cyclisme à Kigali, au Rwanda, le 28 septembre 2025

Anne-Christine POUJOULAT - AFP

"Ce n'était pas le plan, tous les gars expérimentés dans l'équipe m'ont dissuadé de partir aussi tôt. Mais je me sentais vraiment bien", a expliqué "Pogi" en descendant du podium où il venait de recevoir la médaille d'or des mains du président rwandais Paul Kagame devant un public en ébullition, comme il l'aura été toute la journée.

Car ces Mondiaux, les premiers sur le sol africain dans un pays qui continue à panser les plaies du génocide des Tutsi en 1994, ont été historiques à tous les points de vue, jusqu'au nouveau chef d'œuvre de Pogacar.

- "Moi contre moi-même" -

"Une expérience incroyable à tous les niveaux. Gagner ici, au Rwanda, rend cette victoire encore plus spéciale", a-t-il commenté.

Et c'est devant une foule énorme - un million de spectateurs sur tout le parcours, selon l'Union cycliste internationale - que Pogacar a attaqué peu avant le sommet du Mont Kigali, à 104 km de l'arrivée, une distance considérée comme suicidaire.

Le Slovène Tadej Pogacar, à nouveau sacré champion du monde, le 28 septembre 2025 à Kigali au Rwanda

Le Slovène Tadej Pogacar, à nouveau sacré champion du monde, le 28 septembre 2025 à Kigali au Rwanda

Anne-Christine POUJOULAT - AFP

Dans un premier temps, seul Juan Ayuso a réussi à suivre. Mais l'Espagnol a calé dans le mur de Kigali, épicentre de la ferveur populaire, où Pogacar s'est définitivement envolé en compagnie d'un autre de ses coéquipiers chez UAE, le jeune Mexicain Isaac del Toro, qui a ensuite craqué à son tour.

"Ça aurait été un combo parfait de partir à trois, a souligné Pogacar, mais Juan a connu un problème et Isaac avait des maux d'estomac. Donc je me suis rapidement retrouvé tout seul. C'était moi contre moi-même, comme l'an dernier."

- Evenepoel, le chaud et le froid -

Derrière, Evenepoel a soufflé le chaud et le froid. Largué dans le Mont Kigali, le Belge a réussi à revenir, malgré deux changements de vélo à cause d'un problème de selle, pour au final mener la chasse et aller décrocher seul la médaille d'argent.

"Tadej a encore réussi une performance phénoménale, mais je suis très frustré car je pense que ça aurait pu être différent sans ces changements de vélo. Je me sentais super fort aujourd'hui", a pesté le Flamand.

"Avant le Mont Kigali, je me suis pris un nid-de-poule et ça a fait descendre ma selle. J'ai eu de plus en plus mal à la cuisse et quand Tadej a attaqué, j'ai eu des crampes." Il a ensuite connu un nouveau problème avec son vélo de rechange dont la selle n'était pas assez inclinée.

Le Belge Remco Evenepoel, deuxième des Mondiaux de cyclisme, le 28 septembre 2025 à Kigali au Rwanda

Le Belge Remco Evenepoel, deuxième des Mondiaux de cyclisme, le 28 septembre 2025 à Kigali au Rwanda

Anne-Christine POUJOULAT - AFP

Avec ce nouveau triomphe, Pogacar efface sa déception du chrono, où il avait été surclassé par Evenepoel dimanche dernier, et couronne une nouvelle saison exceptionnelle alors qu'il lui reste encore à disputer les Championnats d'Europe, dimanche prochain en Drôme-Ardèche, et le Tour de Lombardie.

Vainqueur du Tour de France, de deux Monuments (Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège), il devient aussi le premier coureur à conserver son titre mondial depuis 2021 et le sacre de Julian Alaphilippe, qui a rapidement abandonné dimanche, malade.

Les Français, très offensifs en début de course, n'ont pas réussi à rivaliser même si Paul Seixas et Pavel Sivakov se sont longtemps retrouvés aux avant-postes, pour terminer respectivement aux 13e et 15e places, à plus de neuf minutes.

Valentin Paret-Peintre a fini 28e. Les cinq autres Français ont jeté l'éponge sur un parcours impitoyable qui aura trouvé en Pogacar un dompteur à la hauteur de sa démesure.

Par Jacques KLOPP / Kigali (AFP) / © 2025 AFP

L'info en continu
17H
16H
15H
14H
11H
09H
08H
04H
Revenir
au direct

À Suivre
/