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Michaël Llodra : "Ce n'est pas si simple de monter un tournoi"

Par Mathilde Régis

Michaël Llodra est ambassadeur pour la première édition du tournoi de tennis de l'Open Sopra Steria à Lyon. Au micro de Loïc Revol pour Sud Radio Sports, il fait un bref bilan de Roland Garros avant d'aborder plus en détail le tout nouveau tournoi lyonnais.

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Loïc Revol : Qu’avez-vous pensez du Roland Garros de cette année ? Michaël Llodra : C'était un tournoi un peu particulier. Effectivement, pour la première de Guy Forget en tant que directeur, il ne pouvait pas arriver pire. Avec notamment les forfaits de grandes importances de Federer et Monfils, de Nadal et Tsonga pendant le tournoi, et puis avec la pluie, le vent et le froid, c'était très compliqué à gérer. On sentait une atmosphère un petit peu morose. À côté de ça, on a une première victoire de Djokovic à Roland Garros avec une finale, malgré tout, de bonne qualité. Il y a eu aussi des victoires françaises chez les filles avec Mladenovic et Caroline Garcia qui ont réussi à remporter ce Roland Garros. Et une victoire française chez les jeunes en junior. J'ai envie de dire que c'est peut-être une chance pour Guy Forget de commencer comme ça. En terme de victoire, ce sont des beaux lauréats. Novak Djokovic vous impressionne ? Il est monstrueux. Clairement, arriver à gagner 4 tournois du Grand Chelem à la suite c'est quelque chose d'énorme. Il a élevé le tennis là où peu de personnes ont réussi à le faire, même Federer dans ses grandes années il avait réussi trois tournois du Grand Chelem et pas quatre. Il y avait Nadal pendant quelques années qui était intouchable à Roland Garros. C'est vrai qu'aujourd'hui on imagine l'histoire du tennis via Federer, via Nadal, et puis on se rend compte peut-être que c'est Djokovic qui va l'écrire l'Histoire.

"Je sentais vraiment la demande pour organiser un tournoi de tennis à Lyon"

Actuellement se déroule le tournoi de Open Sopra Steria de Lyon pour lequel vous êtes ambassadeur. Vous êtes proche de Lionel Roux, comment avez-vous su conseiller Lionel dans son choix de réinvestir dans le tennis à Lyon ?Je ne l'ai pas conseillé, c'est vrai qu'on en parlait depuis quelques années déjà, depuis que le grand prix de tennis de Lyon s'est arrêté en 2009. Lionel est un pur produit lyonnais, la deuxième ville de France, et je sentais vraiment la demande pour organiser un tournoi de tennis à Lyon. Je l'ai poussé dans ce sens et c'est vrai que quand je découvre le lieu, le site, les infrastructures : c'est magnifique ce qu'il a fait. Je peux vous assurer que ce n'est pas si simple de monter un tournoi, encore plus aujourd'hui. Arriver à faire un tournoi de cette qualité avec un village de qualité et des partenaires qui répondent présents. J'ai fait le tour du village, les partenaires ont toujours un petit mot sympa, ils sont super surpris de l'accueil, de la qualité du tournoi. J'ai presque envie de dire que c'est gagné. Il n'y a jamais rien de gagné, car effectivement il faut toujours se remettre en question et on peut toujours améliorer. C'est ce qui est sympa d'ailleurs dans ce genre d'événement. Mais je sens qu'il y a du bon boulot. Lionel est un mec brillant, je suis sûr qu'il va arriver à monter ce tournoi très très haut. En quoi vous avez senti qu'il y avait une demande, ça vient des sponsors que vous connaissez, des joueurs directement ? Quand on est la deuxième ville de France, forcément il y a une demande. Ils ont un grand club de foot, mais ce grand prix de tennis de Lyon était vraiment à l'époque le repère culturel et social de la ville. Ça va prendre quelques années avant d'arriver à retrouver cette effervescence, mais les passionnés de tennis se posent la question de savoir pourquoi il n'y a plus de tournoi à Lyon alors qu'il y en a à Montpellier, à Nice ou à Strasbourg. Il y a matière à faire un bel événement, et ça n'a pas été facile. Dans tout événement, quand on se lance et qu'on démarre avec une feuille vierge, il faut mettre chacun sa patte. C'est compliqué parce qu'effectivement, on peut avoir plein de bonne volonté, mais il faut attirer les sponsors, leur vendre une prestation, faire qu'ils s'y sentent bien, c'est ce qu'il y a de plus dur.

"La qualité de jeu est là"

C'est compliqué de repartir sur un tournoi ATP, le format challenger est le meilleur moyen de repartir et l'ATP le professionnalise finalement de plus en plus. C'est finalement le choix idéal ? Le tournoi ATP challenger est aujourd'hui un bon tremplin, on aura jamais des craques qui sont dans les vingt premiers mondiaux, mais on aura des futures craques. Aujourd'hui, on peut avoir de temps en temps quelques ambassadeurs comme Julien Benneteau, quelques joueurs comme ça ou des retours de blessures ou des mecs qui ont perdu confiance et qui ont besoin de jouer des tournois de plus petites catégories. Mais je crois que pour l'amateur éclairé, il sait très bien qu'il va y avoir du spectacle et du beau tennis. Je peux vous assurer que dans les challengers, on l'a vu, il y a un mec comme Mathias Bourgue qui, deux semaines avant Roland Garros, a perdu au deuxième tour du tournoi challenger de Bordeaux, ça ne l'a pas empêché de pratiquement battre Andy Murray au deuxième tour de Roland Garros. Finalement, le niveau est très proche et la qualité de jeu est là. Vous en garder un souvenir de ces tournois de challenger ? Vous aviez une fois perdu face à Roger en 1999.C'était mes débuts à Brest, j'avais perdu contre Roger Federer en quart de finale après avoir battu Guillaume Raoux qui est pour moi un sommet du tennis français. C'est des souvenirs comme ça, Roger avait gagné le tournoi par la suite à Brest, et ça l'avait fait un peu décoller, c'était un 100 000 dollars, de mémoire. Des tournois comme ça, quand tu les gagnes, ce n'est pas anodin, ce ne sont pas de mauvais joueurs. Ce sont des joueurs qui potentiellement peuvent être dans les 50 premiers. Tu peux faire une demie, mais gagner un tournoi de challenger, ce n'est pas facile. Il faut gagner 5 matchs, tous les mecs s'accrochent du premier au dernier point, ils ont envie de gagner le tournoi, de gagner de l'argent pour pouvoir aller réinvestir dans leur carrière. Ce n'est pas si simple.

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