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Mohed Altrad rêve d'un titre pour le MHR

Par Mathilde Régis

Le président de l'équipe en forme du moment, Mohed Altrad, était l'invité de Sud Radio Sports. Avec huit victoires d'affilée toutes compétitions confondues, le deuxième club du Top 14 rêve de remporter un titre et jouera ce week-end la demi-finale du Challenge Cup.

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Le président de l'équipe en forme du moment, Mohed Altrad, était l'invité de Sud Radio Sports. Avec huit victoires d'affilée toutes compétitions confondues, Montpellier, deuxième club du Top 14, rêve de remporter un titre et jouera ce week-end la demi finale du Challenge Cup. Sud Radio Sports : Comment expliquez-vous cette belle dynamique pour le Montpellier Hérault Rugby ? Mohed Altrad : Si vous m'aviez dit il y a deux mois qu'on allait avoir cette série, je ne l'aurai pas cru. Disons que le travail qui est fait depuis le début de la saison et l'arrivée de pas mal de joueurs sud-africains, et autres, commence à porter ses fruits. On a le sentiment que l'équipe est en pleine confiance, elle a assimilé les lancements de jeu. Le travail paye, tout simplement ? Depuis l'arrivée de Jake White, on a renforcé une façon de travailler où l'on communiquait beaucoup entre nous. La compétence d'un joueur plus un autre plus un autre, si elle reste individualisée, ça ne peut pas faire une équipe. Tous ces messages et ces répétitions, mais aussi les défaites à domicile que l'on a subit contre Pau et Toulouse nous ont réveillées un petit peu. Il faut dire que la partie n'est pas gagnée. Si on va jusqu'au bout de nos rêves, on va rentrer dans une série de matchs où chaque fois le match sera couperet et il ne faudra pas le rater. Vous étiez plus prudent en début de saison sur vos objectifs et ambitions, aujourd'hui vous parlez de rêve. Il se concrétise avec cette demi-finale de Challenge Cup qui arrive et puis cette deuxième place du Top 14 synonyme de demi-finale ? On l'espère, mais vous le savez, dans le rugby ce n'est jamais gagné, les choses peuvent s'inverser très vite. J'ai toujours dit qu'il faut beaucoup de choses pour faire un club et qu'il faut très peu de choses pour que les choses partent dans le mauvais sens. Nous sommes conscients de tout ceci. Désormais, on a un standing à défendre et une réputation qu'il faut préserver. Quand on regarde la fin de saison à venir, il faut être performant au moment où les matchs couperet arrivent. Montpellier est déjà en demi-finale de Challenge Cup. Sur le papier, on se dit que c'est peut-être le plus gros morceau qu'il reste encore en Coupe d'Europe, il est déjà aussi quasiment qualifié pour les phases finales du Top 14. Si jamais il n'y avait pas un seul titre à la fin de la saison, est-ce que ce ne serait pas finalement une immense déception ? Oui ce serait une immense déception pour nous, mais aussi pour tous les observateurs. Mais je n'envisage pas ce scénario, la meilleure façon de l'aborder est de jouer match après match et de se concentrer. Même avant le dernier match face au stade français, on s'est tous dit que si on voulait gagner la demi-finale de Coupe d'Europe il fallait gagner le stade français. On est dans cet état d'esprit, dans cette dynamique. On est conscient de nos forces et nos faiblesses, c'est la définition de l'humilité. Les observateurs se sont calmés, mais il y a eu une période où l'on a beaucoup critiqué Montpellier, pas forcément sur le jeu et les résultats, mais sur le fait qu'il y avait un recrutement massif de joueurs d'Afrique du Sud, un jeu porté sur les avants et sur le fond de jeu de Jake White. Est-ce qu'aujourd'hui vous êtes fier de ce recrutement et de l'équipe que vous avez ? Les critiques étaient justifiées, car nos matchs n'offraient pas un spectacle fantastique. On se concentrait sur les basiques, il y avait beaucoup de manques dans le jeu. Aujourd'hui vous l'avez constaté, il y a un peu plus de ce que les spécialistes appellent les « skills ». On a pas mal d'atouts dans notre jeu et on n'hésite plus à se contenter de quelque chose de basique. Prenez la touche contre le stade français, il y a eu quatre ou cinq possibilités de lancement de touche, c'est ça entre autres qui nous a permis de faire des lancements parfois réussis. Globalement, on n'a plus peur.

"Il faut appréhender les matchs comme quelque chose d'historique"

Samedi, Montpellier recevra Newport pour une place en finale pour le Challenge Cup, c'est le deuxième match éliminatoire de l'ère Jake White. Avez-vous le sentiment d'être face à une nouvelle page de l'histoire du MHR ? Bien sûr, le club avec sa courte histoire n'a jamais été à ce niveau dans une compétition, notamment européenne. Là on y est donc il faut à chaque fois appréhender ces matchs comme quelque chose d'historique pour nous.L'équipe est désormais armée pour remporter ces matchs à élimination directe ? Je pense que oui. Mentalement, je sens auprès des garçons et du staff cette présence, cette solidité et cette confiance en soi, sans pour autant se prendre pour quelqu'un d'autre. Toutes les prochaines échéances vont certes être des matchs couperet, mais ce sont aussi des matchs qu'on est capable de gagner. En même temps, on va avoir des adversaires qui sont tous du même niveau, donc la partie n'est absolument pas jouée d'avance. Un des secrets de la réussite, c'est justement cet amalgame réussi entre des joueurs très jeunes et d'autres, plus expérimentés ? Je pense que tout ça, c'est l'expérience, cette qualité dans l'effectif, on a pas mal d'internationaux qui ont vécu des expériences similaires voire plus importantes. On a des moments faibles dans certains matchs, mais si vous avez remarqué, il y a quand même notre capitaine qui remobilise l'équipe à tout moment. Un élan collectif se manifeste à travers les regards et l'état d'esprit. Ils savent également que toute une ville, toute une région et peut être au-delà, on place des attentes assez importantes en nous et on n'a pas envie de décevoir. Robins Tchale-Watchou est le président de Proval, la cohabitation entre présidents se passe bien ? C'est quelqu'un qui a beaucoup d'allure, d'expérience et d'humilité. Il est extrêmement respectueux. C'est un de ces leaders, ne serait que par sa stature, sa puissance, son engagement et sa motivation. L'Hérault est certes une terre de rugby, mais les aficionados sont historiquement plutôt du côté de Béziers. Montpellier était une ville plutôt football au départ, est-ce que votre objectif est un peu de changer la tendance et de créer un véritable engouement autour du rugby à Montpellier pour que l'Altrad Stadium soit rempli à chaque match ?On a un stade d'à peu près 15 000 personnes et il est rempli en moyenne à 80 %. On refuse des gens pour certains matchs donc il y a un engouement. Béziers a porté le flambeau dans le département pendant très longtemps, peut être que c'est à nous de continuer cet héritage. On connait mon engagement et ma motivation pour arriver à quelque chose.

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