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Réserve parlementaire : "Pas envie que mes impôts financent un club de pétanque"

Par Benjamin Jeanjean

Invité du Grand Matin Sud Radio, Eudes Beaufreton, délégué général de l'association Contribuables Associés, se réjouit de la fin programmée de la réserve parlementaire et de ses dérives.

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Cagnotte allouée à chaque parlementaire et d’un montant évoluant entre 130 000 et 500 000 euros par an, la réserve parlementaire fait régulièrement l’objet de critiques pour l’opacité de son utilisation par les élus et les soupçons de clientélisme local. Alors que le ministre de la Justice François Bayrou a proposé de supprimer cette réserve dans le cadre du projet de loi sur la moralisation de la vie politique, Eudes Beaufreton, délégué général de l'association Contribuables Associés, était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce vendredi. Il se réjouit d’une telle mesure.

"Des dérives se mettaient en place depuis des années"

"Chez Contribuables Associés, nous demandons sa suppression depuis des années. On nous opposait souvent qu’il fallait soutenir l’investissement local, mais on se rend compte quand on analyse son utilisation qu’elle sert surtout à arroser des associations qui, bien souvent, ne font pas l’effort de collecter des fonds par ailleurs. En 2016, des clubs de pétanque ont été financés à hauteur de 150 000 euros. Est-ce qu’à l’heure du matraquage fiscal, l’argent du contribuable est fait pour financer des clubs de pétanque ? Des exemples comme ça, on en a à tire-larigot, et des dérives se mettaient en place depuis des années", a-t-il dénoncé.

"Je n’ai pas envie que mes impôts financent le club de pétanque de Vesoul"

Alors que l’argent de cette réserve devrait être concentré dans un pot commun pour irriguer le tissu associatif, selon les vœux du gouvernement, là encore Eudes Beaufreton est sceptique. "C’est discutable pour nous. Le tissu associatif en France est effectivement important, mais nous demandons surtout de notre côté qu’il y ait moins d’impôts. Nous sommes pour la suppression totale de cet argent-là. J’entends que certaines associations puissent être dans une optique différente, mais dans le cadre de la réserve parlementaire il s’agit bien de l’impôt des Français. À titre personnel, je n’ai pas envie que mes impôts financent le club de pétanque de Vesoul", a-t-il déclaré.

"La transparence est une bonne chose, mais il faut aussi limiter le montant"

Enfin, cette loi prévoit également la suppression de l’IRFM (Indemnité de Représentation pour Frais de Mandat) et la mise en place de notes de frais à la place. "Il ne s’agit pas de la supprimer mais de l’habiller différemment », prévient d’emblée Eudes Beaufreton. « Aujourd’hui, chaque parlementaire dispose d’environ 6000 euros mensuels pour payer ses faux frais (essence, gerbes de fleurs, etc.) sans qu’aucun justificatif ne lui soit demandé. (…) La transparence est une bonne chose, mais il faut aussi limiter le montant", ajoute-t-il.

Réécoutez ici l’intégralité de l’interview d’Eudes Beaufreton dans le Grand Matin Sud Radio.

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