Que faut-il comprendre du discours du chef de l’État concernant le nucléaire ? Est-ce un feu vert pour relancer la filière ?
Relance du nucléaire : "Des projets de relance de six EPR 2"
"Il y a en en effet des projets de relance de six EPR 2, un peu plus simples que celui en construction à Flamanville", confirme Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (CREDEN). Cette annonce va-t-elle accélérer la construction de ces réacteurs? "Elle était attendue pour la fin de cette décennie. Là, apparemment, cette annonce est faire pour lancer dès maintenant assez rapidement cette construction."
Après avoir hésité, le chef de l’État semble donc convaincu par le nucléaire à l’approche de l'élection présidentielle. A-t-il tourné la page de la fermeture de la centrale de Fessenheim ? "On peut regretter qu’il n’ait pas pris la décision d’arrêter cette fermeture, juge sévèrement ce spécialiste de l’économie nucléaire. Aujourd’hui, Fessenheim nous manque, c’était une centrale qui fonctionnait bien. Il n’y avait aucune raison technique de la fermer."
Relance du nucléaire : "Ces nouveaux réacteurs sont indispensables"
"Ces nouveaux réacteurs sont indispensables pour deux raisons, estime le directeur du CREDEN. D’abord, on voit que les prix de l’électricité sur le marché s’envolent. On a besoin d’électricité à un prix relativement stable et de centrales pilotables. Ensuite, RTE vient de publier des scénarios à l’horizon 2050. Dans ces scénarios, on voit que l’on ne peut pas se passer de nucléaire. L’énergie renouvelable ne peut pas tout car elle est intermittente. Elle dépend de facteurs extérieurs comme la luminosité ou le vent. Les centrales pilotables fonctionnent quand on en a besoin."
Comment faire maintenant pour relancer la filière du nucléaire en France, qui avait été mise à l’arrêt ? "Nous avons un peu perdu la main. Il faut faire ce que l'on a fait dans les années 1970, estime Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie. C’est-à-dire faire appel de nouveau à des compétences, prévoir des investissements. Il y aura sûrement des difficultés."
Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (CREDEN), spécialiste de l’économie nucléaire, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 10 novembre. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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