single.php

Philippe Liverneaux : "La chirurgie de la main a été oubliée dans cette réforme"

Par Benjamin Jeanjean

Chirurgien de la main à Strasbourg, Philippe Liverneaux était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour tirer la sonnette d’alarme vis-à-vis de la formation de ses futurs collègues.

Thumbnail

"Il y a plus de 1000 chirurgiens de la main qui travaillent actuellement en France. Nous avons plus d’1,4 million de blessures par an, c’est énorme. Ça va du petit bobo jusqu’à la réimplantation de la main". D’emblée, Philippe Liverneaux plante le décor : la chirurgie de la main, ça compte ! Or, ce chirurgien pratiquant en Alsace a le sentiment, comme beaucoup de ses collègues, que cette spécialité a été quelque peu délaissée dans le projet actuel de réforme médicale.

"Actuellement, pour être chirurgien de la main, il faut un diplôme délivré par le Conseil de l’Ordre. Pour cela, il faut faire un an d’internat, et deux ans de post-internat, c’est-à-dire de mise en responsabilité. Avec cette réforme, on aura un an d’internat et c’est tout. Plus de mise en responsabilité en chirurgie de la main. Je pense qu’elle a été un peu oubliée dans cette réforme, à laquelle nous ne nous opposons pas, bien au contraire. Mais la chirurgie de la main est un atome dans l’univers de la réforme du troisième cycle. On a été un peu oubliés, on a essayé de contacter le Conseil de l’Ordre, le ministère, nos représentants…", se désole-t-il au micro de Sud Radio.

"Un oubli qui va être grave"

Insistant sur la complexité de cette spécialité ("Pour replanter un membre, il faut réparer l’os, les nerfs, les veines, les artères, les muscles, les tendons, la peau… Il faut maîtriser complètement tous ces tissus"), Philippe Liverneaux estime que le caractère spécifique de la chirurgie de la main la dessert. "Le problème, c’est que la chirurgie de la main se trouve à la frontière de deux spécialités : la chirurgie orthopédique (os, prothèses, fractures…) et la chirurgie plastique (reconstructive et esthétique). Pour être chirurgien de la main, on vient soit du monde de l’orthopédie, soit de celui de la plastique, et on se forme ensuite", explique-t-il.

Quoi qu’il en soit, le message se veut aujourd’hui alarmiste. "C’est un petit oubli qui va être grave : si on ne fait rien maintenant, dans six ans (la durée de formation des internes) on aura des chirurgiens qui auront une formation insuffisante ! On se considère comme des lanceurs d’alerte dans cette affaire", martèle-t-il.

Retrouvez en podcast toute l’interview de Philippe Liverneaux dans le Grand Matin Sud Radio

 

L'info en continu
17H
16H
15H
11H
08H
07H
23H
22H
Revenir
au direct

À Suivre
/