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Ours en France : éleveurs et défenseurs dans l'impasse

Par Jean Baptiste Giraud

Dans les Pyrénées, le dialogue est rompu entre les éleveurs et les défenseurs de l'ours. Le casus belli : pouvoir les effaroucher.

ours
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, en visite en Ariège, a récemment indiqué que les services de l'Etat allaient préparer de nouveaux textes autorisant des mesures d'effarouchement de l'ours. (AFP)

C’est un sujet important, notamment dans les Pyrénées : comment parvenir à faire cohabiter élevage et ours ? Les associations de défense des ours ont boycotté une réunion en préfecture cette semaine. Quant aux agriculteurs, ils se sentent délaissés par le gouvernement. Le ministre de l’agriculture s’est pourtant rendu sur place il y a quelques jours.

"La porte ouverte à l'abattage"

Pourquoi avoir boycotté cette réunion ? "Pour une question de gouvernance et d’asymétrie, explique Patrick Leyrissoux, vice-président coordinateur de l’association Férus, qui défend les ours, mais aussi les loups. Nous avons participé à des groupes de travail à l’automne dernier. Les opposants à l’ours court-circuitent ce dispositif et obtiennent des rendez-vous directs avec le ministre."

Par ailleurs, "ces opposants obtiennent des promesses alors que nous, qui avons participé à ces groupes de travail, n'obtenons jamais rien." Les éleveurs voudraient voir inscrire la légitime défense dans le code de l’environnement. Ils réclament aussi l’effarouchement. "C’est la porte ouverte à l’abattage d’une population déjà faible. Il y a des protections qui marchent. C’est un dispositif à la fois illégal et superflu. Concernant l’ours, en 400 gardes nocturnes, nous n’avons constaté aucun comportement agressif."

 

Ours : légitime défense et effarouchement

"Si les moyens de protection fonctionnaient, nous n’aurions plus d’attaques, conteste Jean-Pierre Mirouze, éleveur dans l’Ariège. Dans la partie ouest de l’Ariège, où se trouve la plus forte concentration d’ours des Pyrénées. Cela représente 80 à 90% des ours. Si quelque chose fonctionnait, nous l’aurions déjà mise en place."

Que réclament les éleveurs ? "Nous voulons protéger nos salariés. Il y a un vrai danger. Les premiers concernés sont ceux qui travaillent sur le terrain, avant l’économie de montagne. La solution, c’est la légitime défense et l’effarouchement. Il faut arrêter de dire que quand on met les moyens de protection en place, il n’y a pas de prédation. Ceux qui disent cela ne sont pas sur le terrain."

 

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