Premier pape originaire des États-Unis, Léon XIV incarne une figure de transition entre les réformes amorcées par François et les attentes d'une Église en quête de stabilité. Mais son élection n’est pas exempte de controverses, notamment liées à sa gestion passée de cas d’abus sexuels.
Un parcours pastoral international
Né en 1955 à Chicago, Robert Francis Prevost a été ordonné prêtre en 1982. Membre de l’Ordre de Saint Augustin, il a consacré une grande partie de sa vie en tant que missionnaire au Pérou, où il a été évêque de Chiclayo de 2014 à 2023. Cette même année, il a été nommé préfet du Dicastère des évêques, un poste clé dans la gouvernance de l’Église. Un poste qu’il cumule avec celui de président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Toujours en 2023, il est créé cardinal par le pape François, accélérant son ascension au sein du Vatican.
Robert Francis Prevost : une vision centriste et sociale de la religion catholique
Il est le successeur spirituel du pape François sur de nombreux points. Léon XIV est perçu comme un modéré, attaché aux valeurs sociales de l'Église. Il a exprimé son opposition à l'avortement, à l'euthanasie et à la peine de mort, tout en soutenant les réfugiés vénézuéliens au Pérou et en critiquant les politiques migratoires restrictives des États-Unis. Sur les questions de genre et d'ordination des femmes, il adopte une position conservatrice, s'opposant à l'ordination féminine et exprimant des réserves sur l'inclusion des enseignements sur le genre dans les écoles.
Des accusations d'inaction face aux abus sexuels
Cependant, son élection n'efface pas les accusations le concernant dans une affaire de gestion de cas d'abus sexuels. Au Pérou, en 2007, deux prêtres sont accusés d'abus sexuels. Il est reproché à Léon XIV de ne pas avoir enquêté de manière approfondie sur ces allégations, bien qu'il ait rencontré les victimes en 2022 et encouragé des actions civiles. Aux États-Unis, il est critiqué pour avoir autorisé un prêtre accusé d'abus à résider près d'une école catholique sans en informer ses responsables. Ses partisans affirment que ces accusations ont des motivations politiques, et le Vatican a déclaré que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait enquêté sur ces accusations avant le conclave et conclu que la conduite de Léon XIV était irréprochable.
Léon XIV entame son pontificat dans un contexte où l'Église est confrontée à des défis majeurs : la lutte contre les abus sexuels, la place des femmes, l'inclusion des personnes LGBTQ+ et la polarisation interne. Son expérience internationale et son approche centriste pourraient favoriser le dialogue, mais les controverses passées pourraient entraver sa capacité à restaurer la confiance.
Un pontificat sous le signe de la paix
Dès ses premières paroles depuis la basilique Saint-Pierre, Léon XIV a placé son pontificat sous le signe de l’apaisement : « Que la paix soit avec vous. Que la paix entre dans vos cœurs, atteigne toutes les familles partout sur Terre. » Dans son premier discours officiel, il a appelé à la réconciliation des peuples, à la protection des plus vulnérables et au dialogue entre les cultures et les religions. Un message d’unité qui résonne avec son parcours marqué par l’international, entre missions au Pérou et ses hautes fonctions au Vatican. Discret et fidèle à son prédécesseur, son profil de pasteur modéré et son expérience des réalités de terrain dessinent les contours d’un pontificat pragmatique, tourné vers le dialogue et, surtout, vers l’action en faveur des plus démunis.