Reportage à Toulouse de Christine Bouillot
Sur un téléphone portable, Salomé et ses collègues ont suivi hier les annonces du plan de déconfinement: "On a attendu plus longtemps que les autres, on a besoin de savoir ce qui va se passer". Un ouverture qui redonne l’espoir à la jeune serveuse: "C'est un peu comme une rentrée des classes, mais pas du tout préparée. On a su qu'on devait revenir il y a deux-trois jours... Faut tout revoir, on fait un peu comme on peut!"
60 couverts sur 200
Une reprise en demie-teinte - c'est un euphémisme - pour son patron, Philippe Belot. Mardi, il ne pourra conserver que 60 couverts sur 200 au mieux, car seule sa terrasse va fonctionner:
"La salle n’ouvrira pas, on ne pourra utiliser que la terrasse. Cela n'est pas un soulagement, car je ne pourrais pas reprendre toute mon équipe... Je ne pourrais pas faire travailler tout le monde: ça, c'est absolument dramatique" - Philippe Belot, restaurateur
Bars: "petits cuites sympathiques"... et distanciation sociale?!
Les contraires sanitaires sont fortes, pour faire respecter la distanciation sociale, et elles seront difficile à faire appliquer surtout dans les bars fréquentés par les jeunes en cette période. Philippe Douarneni peut en témoigner puisqu'il tient un bar sur les quais de la Garonne, un lieu de rendez-vous festif des jeunes à Toulouse:
"Je pense qu'on aurait pu ouvrir déjà il y a une semaine. Regardez les jeunes sur la place: ils se sont déconfinés tout seuls ! A partir du moment où on arriverait à gérer les flux et la distanciation, on les gérera mieux qu'ils ne sont gérés aujourd'hui"
La mairie de Toulouse a décidé d’accepter l'élargissement des terrasses pour aider cafés et restaurants.
"On pourra se mettre des petites cuites sympathiques, on va être des bêtes sauvages après le confinement ! Je sais pas comment ils agenceront les bars, mais ça va être difficile de maintenir les distanciations après 22h !" - paroles de jeunes gens recueillies par Christine Bouillot dans les rues de Toulouse
100 km: "la fin du cauchemar" pour les hôteliers aussi
La barrière des 100 kilomètres qui tombe, c’est l’espoir d’enfin lancer la saison. Dans le sud-est, on est plutôt confiants, le soleil est au rendez vous, les plages vont rouvrir il ne manque plus que les touristes.
Reportage à Marseille de Lionel Maillet
Même s’il est bien placé sur le Vieux Port de Marseille, l’hôtel de Nicolas Guyot ne peut pas tourner qu’avec la clientèle régionale, alors la barrière des 100 kilomètres qui tombe, c’est une très bonne nouvelle. "Enfin la fin du cauchemar, avec l'axe TGV Lille Paris Lyon Marseille. Le client va enfin pouvoir voyager, une forme de tourisme va se re-créer". Si on veut faire venir du monde et sauver la saison, il va falloir faire des efforts explique le patron de l’union des métiers de l’industrie hôtelière en paca et en corse, Bernard Marty. "On pourrait imaginer des tarifs de transports qui diminuent, pour la Corse par-exemple, ou la SNCF ou l'aérien".
Au comité comité régional du tourisme de PACA, le président François de Canson croit à un rapide redémarrage rapide de l’activité: "Les gens ont besoin de changer d'air, de prendre des vacances, je suis très optimiste. Nos professionnels sont prêts, le feu vert du Premier ministre a été un vrai soulagement !". Des professionnels qui attendent aussi une autre date, celle du 15 juin avec l’espoir de voir revenir les touristes italiens.
"13% du PIB est porté par l'économie touristique en PACA" - François de Canson, comité régional du tourisme PACA