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Jean-David Zeitoun : "ce n’est pas un virus qui disparaîtra comme celui du SRAS"

Pour Jean-David Zeitoun, docteur en médecine et en épidémiologie, le déconfinement sera un exercice extrêmement difficile pour les gouvernements à travers le monde. En plus, on ne sait pas si les enfants transmettent ou non le Covid-19, et on a toujours très peu de visibilité sur les cas en dehors de l’hôpital.

Jean-David Zeitoun, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, à 8h10, dans "C'est à la une". © AFP

Jean-David Zeitoun était l'invité de Patrick Roger le 14 avril 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

 

"Personne au monde n’a d’expertise sur le déconfinement, ça n’existe pas"

Le déconfinement, quand il a lieu, sera une sorte de saut dans l’inconnu, a estimé Jean-David Zeitoun. "On a des chercheurs en épidémiologie et des historiens qui ont des modèles sur le confinement. Ça, on sait à peu près faire, et ça a marché. Mais le déconfinement, il n’y a pas un expert au monde qui puisse dire comment faire. Donc, ce déconfinement, les gouvernements à travers le monde sont obligés de l’inventer.

Dans son adresse aux Français Emmanuel Macron a fait une proposition qui est progressive, ce qui est logique, avec une date qui nous laisse penser qu’on sera après cette vague de l’épidémie, qui est en train de baisser un peu", a expliqué Jean-David Zeitoun.

"On ne sait pas si les enfants propagent le Covid-19"

Interrogé sur le bien-fondé ou non de la réouverture des établissements scolaires avant les grandes vacances, Jean-David Zeitoun a déclaré : "je pense que la logique du gouvernement est que le coronavirus ne fait pas de mal aux enfants. Si on remet les enfants en circulation, on ne leur fait pas courir de risque particulier, ce qui n’est pas le cas pour les professeurs certes. Les enfants propagent-ils ce virus ? On ne sait pas mais c’est possible. En tout cas c’est un moindre mal que les enfants retournent à l’école que s’ils aillent voir leurs grands-parents. Les visites chez les aînés, justement, seront interdites pendant encore longtemps, je pense".

"Il nous faudra apprendre à vivre différemment"

S’agissant de l’immunité collective, Jean-David Zeitoun a fait savoir : "ça serait l’idéal, mais aujourd’hui on ne sait pas du tout si on est loin ou très loin de ça. On ne sait pas quel est le nombre de personnes qui ont été contaminées et donc immunisées en France. Selon les estimations c’est entre 1% et 6%, mais je pense que c’est plus que ça. Mais apparemment on est loin des 50%".

Jean-David Zeitoun a également estimé qu’à la levée du confinement il nous faudra "apprendre à vivre différemment, maintenir les distances, ne pas serrer la main pendant des mois. Ce n’est pas parce qu’il y aura un déconfinement que tout sera comme avant. Ce n’est pas un virus qui disparaîtra comme celui du SRAS".

"Sur tout ce qui n’est pas l’hôpital, le gouvernement est quelque peu aveugle en ce moment"

Quant à l’annonce d’Emmanuel Macron comme quoi tous les Français ne seront pas testés, Jean-David Zeitoun a déclaré : "je ne sais pourquoi il a dit ça, mais vous imaginez qu’il y a la question des moyens. Dans cette situation il est normal de concentrer les tests sur les personnes qui auront des symptômes, douteux ou certains. Cela permettra aussi d’en savoir plus sur ce virus. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle on suit à peu près bien les malades à l’hôpital. Mais sur tout le reste, le gouvernement est quelque peu aveugle en ce moment.

On ne sait pas si la grippe va coexister avec le Covid-19. Il se peut que le Covid-19 gratte du terrain à la grippe et qu’il y ait moins de malades de la grippe. L’adoption des gestes barrières est de nature à empêcher la propagation de tous les agents infectieux, pas seulement du Covid-19."

 

Cliquez ici pour écouter "C'est à la une" avec Patrick Roger

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