L’usage du protoxyde d’azote par des chauffards, dont celui qui a tué tout récemment le jeune Mathis lors d’un refus d’obtempérer, se répand de plus en plus au volant. Avec des conséquences dramatiques.
Protoxyde d'azote : difficile à détecter
On le surnomme de plus en plus le « proto ». Celui que l’on qualifie de gaz hilarant est de plus en plus consommé comme une drogue récréative, euphorisante. Pour l'inhaler, les jeunes consommateurs se servent de ballons de baudruche ou détournent de leur usage des recharges pour siphons à chantilly. À Lille, le chauffard trentenaire ayant tué Mathis semble en avoir consommé, même s’il le conteste.
Ce gaz provoque des hallucinations, des spasmes et influe sur la vision. De plus, cette substance n’est pas repérable lors des contrôles de police. Quasiment indétectable, il disparaît rapidement de l’organisme. Aucun outil ne permet aux forces de l’ordre de le détecter. Seule la présence de cartouches vides à bord des voitures peut en prouver la consommation.
Des arrêtés d'interdiction
Laurent Nunez dit lutter contre le le trafic de protoxyde d’azote et appelle à changer la législation à son sujet. Le Sénat a d’ailleurs déjà adopté une proposition de loi afin de pénaliser le détournement de ce gaz. Sans aller jusqu’à l’interdire complètement, toutefois. Les associations, elles, appellent à le classer comme substance stupéfiante. Ce qui nécessiterait de mettre au point des techniques pour le détecter.
En attendant, des villes comme Lille ont publié des arrêté interdisant la consommation et la vente de ce protoxyde d’azote sur la voie publique. Il faut dire que certaines mairies retrouvent des cartouches un peu partout dans les rues. La fondation Vinci Autoroute avait de son côté lancé une campagne à son sujet, « protoxyde d’azote, rien d’hilarant ». Selon elle, le phénomène est en forte hausse : un jeune de moins de 35 ans sur dix en a déjà consommé. La moitié en a déjà pris en conduisant, sans réaliser apparemment les dangers que cela représente au volant.
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