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Fronde des policiers : "Ce n’est pas un match police-justice"

Par Jean Baptiste Giraud

Sur le terrain, de plus en plus de policiers expriment leur grogne. Pourquoi cette fronde au sein de la police ?

drogue
À Hyères, un quartier pris dans une guerre de territoire des trafiquants de drogue. (c) AFP

La grogne dans la police gagne du terrain. Arrêt de travail, grève du zèle… Aucun chiffre officiel n’a été communiqué, mais on compterait 300 à 500 arrêts maladie dans les Bouches-du-Rhône. Le mouvement touche aussi les départements voisins, mais aussi le Nord, la Bretagne et l'Ile-de-France. Le gouvernement rappelle que nul n’est au-dessus des lois et que la justice doit faire son travail sereinement.

Police : "Une épée de Damoclès au-dessus de la tête"

Quelle est l’ampleur de la mobilisation ? "Pratiquement tous les commissariats sont concernés par le mouvement lancé par notre organisation, le 562, affirme Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité SGP Police FO. Les policiers se mettent en pause administrative au commissariat et n’interviennent que sur un appel d’urgence."

"Vous ne verrez pas de policiers dans les rues. Il n’y aura pas de contrôle d’identité, comme cela on est tranquille, on ne va pas nous accuser de contrôle au faciès. Pas de contrôle routier, comme cela il n’y aura pas de refus d’obtempérer. Les policiers ont bien compris qu’ils avaient une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. On risque quotidiennement notre vie, notre liberté puisque l’on peut partir en détention le soir, et notre honneur puisque l’on ne peut pas se défendre. Et la sécurité de nos familles, souvent en danger. Tout cela pour 2.200 euros par mois en tant que gardien de la paix."

 

Un statut de protection pour les policiers

N'a-t-il pas le sentiment d’abandonner les Français ? "On ne les abandonne pas vu que l’on viendra toujours en cas d’appel d’urgence. On doit cela à nos concitoyens, nous sommes là pour les protéger, explique Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité SGP Police FO. Après, il faut mettre les choses sur la table : nous sommes toujours pointés du doigt. Nous demandons, dans l’exercice de nos fonctions, à avoir un statut non pas spécial, mais de protection. Ce n’est pas normal que l’on parte en détention provisoire, que l’on n’ait plus notre salaire pendant tout le temps d’instruction de l’affaire. On est innocent jusqu’à preuve du contraire, jusqu’au procès."

"Ce n’est pas un match police-justice. Certains veulent le voir comme cela car c’est plus facile. Le gouvernement a été assez tiède. Il faut des gestes forts, notamment sur notre statut, un peu plus protecteur dans le cadre de nos fonctions. La détention provisoire d’un policier à Nanterre, c’est pour acheter la paix sociale, on l’a bien compris. Cela n’a pas marché, il y a eu des émeutes. On met en détention provisoire des policiers alors même que des multirécidivistes, des gens qui ont renversé, tué des gens sont tranquillement chez eux en train de jouer à la Nintendo."

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