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"Fleury-Mérogis n'a pas la capacité d'isoler les détenus incarcérés pour terrorisme"

Par Mathieu D'Hondt

Thibault Capelle (Délégué Syndical FO pénitentiaire à Fleury-Mérogis) était ce jeudi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand journal de 18h.

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Journée de tensions à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), où plus de 120 détenus ont refusé de regagner leur cellule à l'heure du déjeuner, pour protester contre l'heure tardive et la durée raccourcie de leur promenade quotidienne. Un retard directement lié au mouvement de grève des surveillants, qui agite le pays depuis le début de la semaine, après plusieurs agressions impliquant des prisonniers radicalisés. Après quelques heures de flottement ayant nécessité l'appel à une équipe régionale d'intervention de sécurité (ÉRIS), le calme est revenu dans l'après-midi et les détenus ont été reconduits dans leurs cellules. Six leaders de cette mutinerie ont toutefois été arrêtés, comme nous le confirme Thibault Capelle (délégué syndical FO pénitentiaire de la prison).

"Ce sont des faits qui nous font toujours peur"

Joint par téléphone, le syndicaliste nous en dit un peu plus sur le déroulé des événements. "À l'heure actuelle, je n'ai pas le détail des profils (des meneurs). Tout ce que l'on sait, c'est qu'ils ont été identifiés sur la cour de promenade, ce qui a entraîné le blocage des détenus au nombre de 123, provoquant des difficultés sur la matinée", rappelle-t-il d'abord, avant de préciser qu'il y a, "à l'heure actuelle sur Fleury-Mérogis, 120 détenus qui sont incarcérés pour faits de terrorisme". "On n'a pas la capacité logistique de les isoler complètement", poursuit-il, indiquant que la "plus grande partie d'entre eux se trouve actuellement au sein des détentions classiques". "Forcément, quand vous mettez en place les promenades, vous avez du droit commun et du terrorisme qui se côtoient", déplore-t-il ensuite.

"Ce sont des faits de détention qui nous font toujours particulièrement peur, puisque c'est la vie de nos collègues qui est en jeu à chaque fois", confie-t-il par ailleurs. "Même si ces situations sont de plus en plus quotidiennes et que l'on commence à en avoir l'habitude, nous ne sommes pas armés au quotidien pour y faire face avec les maigres moyens humains et matériels dont nous disposons. Nous sommes à chaque fois obligés de faire intervenir des ÉRIS (équipes régionales d'intervention et de sécurité)", conclut-il, comme pour mieux rappeler l'urgence de la situation. 

>> Retrouvez l'intégralité de l'interview de Thibault Capelle, invité du Grand Journal de 18h

 

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