Deux inspectrices ont entamé mercredi un contrôle dans les locaux du foyer parisien Jenner, au lendemain de la révélation de faits de maltraitance sur un enfant placé, filmé en train d'être rasé par des éducateurs contre son gré, a-t-on appris auprès de la Ville de Paris.
"Une inspection administrative est en cours, elle va durer deux jours", a indiqué à l'AFP la Ville de Paris, confirmant une information de franceinfo.
Selon la radio, les deux inspectrices sont "habilitées auprès de l'Aide sociale à l'enfance (ASE)" et doivent établir si d'autres violences ont pu être commises par des éducateurs de cet établissement du XIIIe arrondissement, qui héberge une soixantaine d'enfants.
Les conclusions "sont attendues par la maman (...) pour connaître et apprécier pleinement les dysfonctionnements qui pourront être constatés", a indiqué mercredi dans un communiqué l'avocat de la famille, Axel Delaunay-Belleville, précisant que la mère de l'enfant tondu déposera plainte "dans les prochains jours".
Les faits, révélés par franceinfo, impliquent des éducateurs ayant pris la décision de raser le crâne d'un enfant de huit ans placé sous leur responsabilité, tout en le filmant à des "fins évidentes d'humiliations", selon la Ville.
Sur des images filmées en février, l'enfant apparaît torse nu, assis sur une chaise les bras croisés, tandis qu'une personne lui rase la tête à l'aide d'une tondeuse, prétextant une sanction. La vidéo a ensuite été partagée sur un groupe WhatsApp d'éducateurs.
Mardi, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête pour "violences volontaires sur mineur de quinze ans par personne ayant autorité".
Selon la Ville de Paris, ces faits "gravissimes" se sont déroulés en février 2025 au foyer éducatif Jenner, géré par l'association Jean-Coxtet et qui accueille des mineurs et jeunes majeurs placés par l'ASE.
Face à ces "manquements inacceptables", la Ville a souligné qu'aucune des justifications avancées – qu'il s'agisse de la présence de poux, d'un prétendu accord de l'enfant ou d'une autorisation de sa mère – ne pouvait "légitimer la violence infligée".
La maire de Paris Anne Hidalgo doit par ailleurs s'exprimer sur le sujet dans l'après-midi à l'occasion de l'inauguration d'un foyer de l'ASE dans le XIIe arrondissement.
La collectivité, qui a saisi l'autorité judiciaire et prévoit de se constituer partie civile dans cette affaire, précise que les premiers éléments de réponse de l'association ont déjà conduit au "renouvellement de l'équipe" encadrante.
La Défenseure des droits Claire Hédon a annoncé mercredi "s'autosaisir", dénonçant une situation "épouvantable", tandis que la ministre de la Santé Stéphanie Rist a saisi la procureure de Paris, dénonçant une "atteinte grave à la dignité" de l'enfant.
AFP / Paris (France) (AFP) / © 2025 AFP