La Suède a été secouée par des émeutes ethnico-religieuses.
Le paradis scandinave de la tolérance, des femmes libres et de l’Etat-providence n’avait jamais vu ça. Pendant quinze jours, à partir du week-end pascal, plusieurs quartiers islamisés enflammés par des émeutes aux cris de Allah Akbar. C'est un mélange entre gangs mafieux, des petits chefs islamistes et une jeunesse désoeuvrée. Une centaine de policiers ont été blessés, des équipements publics ont été dégradés, une école a été brûlée et des véhicules de police ont été incendiés et volés.
Le fait déclencheur, c'est la tournée de Rasmus Paludan, fondateur dano-suédois du Parti Ligne dure, dont la spécialité est de brûler les Corans en public. C'est parfaitement idiot mais légal. C'est considéré comme l’expression d’une idée. Mais ça n’a pas empêché la presse française d’expliquer que l’extrême droite attisait la haine en Suède.
C‘est un peu vrai, non ?
Ce qui choque les Suédois c’est que les gens qu’ils ont accueillis refusent leurs valeurs libérales. Et la faiblesse de l’Etat. Tout le monde trouve débile de brûler des Corans mais même les élites culturelles de gauche défendent le droit de le faire.
La grande différence entre la France et la Suède, c'est que là-bas, il n'y pas de déni. C'est une évidence partagée: ces événements sont la conséquence directe d’une immigration massive, quoique tardive, et non intégrée. 20 % de la population est d’origine étrangère (+ 80 % en 20 ans). Une quarantaine de gangs sont organisés sur des bases ethniques qui, l'an dernier, ont fait 342 fusillades, et 46 morts.
Jeudi, Magdalena Andersson, la premier ministre social-démocrate a annoncé un plan d’action, notamment contre la criminalité des jeunes. Et surtout, elle a reconnu l’échec de l’intégration, estimant que l’immigration avait engendré une société parallèle et des gangs violents. Certes, elle renvoie dos à dos l’islamisme et l’extrême droite mais elle ne présente pas les délinquants comme des victimes et ne dénonce pas le racisme des Suédois. Elle admet que la société multiculturelle n’est pas le royaume de l’harmonie et de la coexistence paisible. Faute de valeurs acceptées par tous, elle crée de la violence, une contre-société, de l'antisémitisme. Bref, elle dit qu’on ne peut accueillir sans intégrer et qu’on ne peut pas intégrer des flux massifs.
On rêve d’une telle lucidité en France où le sujet était totalement absent de la campagne. Les élites dirigeantes, bien à l’abri de leurs beaux quartiers, préfèrent se féliciter de leur générosité, dénoncer le racisme du populo. Et laisser prospérer des fractures qui finiront par nous éclater à la figure.