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Élisabeth Lévy - Le foot français aux mains d’investisseurs étrangers

Le foot français aux mains d’investisseurs étrangers : la chronique d'Élisabeth Lévy.

Le foot français aux mains d’investisseurs étrangers : la chronique d'Élisabeth Lévy.

Ne vous inquiétez pas, je ne me lance pas dans le commentaire sportif. Ce qui m’intéresse, c’est que les clubs de foot sont devenus des entreprises comme les autres dans le grand monopoly mondial. Mercredi, Saïd Chabane président du SCO, le club d’Angers, a annoncé sa vente imminente à un fonds d’investissement américain. Et un milliardaire américain est candidat au rachat de l’AS Saint Etienne. 

Depuis l’arrêt Bossman de la CJCE (1995), qui a permis aux clubs de recruter des joueurs étrangers presque sans limites, les footballeurs sont devenus des mercenaires sans frontières, des produits de luxe sur un marché mondial. Et il y a de moins en moins de Français dans les équipes. À Fortiori, il n'y a plus de stéphanois à Saint Etienne, ou de marseillais à Marseille. Désormais, ce sont aussi les clubs. Autrefois, ils étaient financés par les municipalités. Et puis quand l’argent de Canal + s’est mis à couler à flots, ils ont été rachetés par de grands patrons français (Lagardère, Tapie…) puis par des investisseurs étrangers oligarques russes, milliardaires chinois ou du Golfe. Seize clubs français sur quarante appartiennent à des étrangers, neuf en Ligue 1, 7 en Ligue 2. Et ce n’est pas fini. Les sommes immenses rapportées notamment par les droits télés vont surtout dans les poches des joueurs : quel est l’intérêt d’investisseurs chinois ou émiratis ? Mystère. Et pour les clubs, ce n’est pas toujours synonyme de succès, on le voit avec les Girondins de Bordeaux.

Sur le terrain c’est toujours du foot ? 

Mais le foot ce n’est pas que du foot. C’est du lien social, de l’épopée, de la fierté, locale ou nationale. De l’identité. Ou plutôt c’était. Car autrefois, il y avait cette identification d’une ville à son club. Sochaux, c’était Peugeot et le FCS (devenu FCSM). Aujourd’hui, le Parisien moyen se fiche du PSG qu’on appelle Qatar Football Club. 

Les actionnaires, présidents changent, les entraîneurs passent, et les joueurs se vendent au plus offrant. Les seuls éléments de permanence, ce sont les supporters. Et j’imagine qu’un jour on nous expliquera que les équipes nationales n’ont pas besoin d’être composées de nationaux. 

Qu’on arrête de me bassiner avec les valeurs du foot. Qui se chiffrent surtout en dollars. Ou pas. 

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