La ministre de la Santé Agnès Buzyn tente de calmer la grogne des urgentistes. Alors que 250 services d’urgences sont en grève pour réclamer davantage de moyens, la ministre a annoncé dans le Journal du dimanche "trois mesures chocs en préparation", avec "une réforme de la tarification", "des réouvertures de lits" et un "numéro de téléphone unique" pour les secours médicaux. Mais pas de quoi calmer définitivement le personnel des urgences.
Une "désorganisation des hôpitaux"
Le docteur Bernard Kron, chirurgien de profession, analyse le profond mal-être des urgentistes, qui selon lui tient en "trois points". Le premier est bien évidemment la surcharge des urgences, le chirurgien constate une "désorganisation des hôpitaux", recevant quelques fois des témoignages de personnes venues pour un problème de hanche et opérées… "au service digestif".
Mais la faute revient également à un manque de prise de conscience de la part des patients. "Les soins sont gratuits, on a du mal à trouver des médecins en ville et de plus en plus de cliniques sont dépourvues d’urgences, alors les patients se rendent aux urgences pour de la bobologie ou des choses simples".
Responsabiliser les patients
"Il faudrait responsabiliser les patients", préconise le docteur Kron mais il déplore la généralisation du tiers payant et la remise à zéro du reste à charge qui permet "une consommation" des urgences. Pour le chirurgien, le ras le bol est principalement dû à une "erreur de formation et de conception de la médecine", regrettant ses débuts où "les internes et les externes étaient formés à l’urgence", il n’y avait pas d’urgentistes.
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