Reportage à Toulouse de Christine Bouillot pour Sud Radio
Devant l’ampleur des chiffres et des sites touchés, les syndicats soupçonnent une aubaine pour la direction d’Airbus de réduire ses effectifs.
"On est clairement dans un plan structurel d'abaissement des coûts de la boîte"
"C'est un cataclysme" : le mot est lâché de la part des syndicats. Désormais, ils ne mâchent plus leurs mots contre la direction d'Airbus. "On est clairement dans un plan structurel d'abaissement des coûts de la boîte, dénonce Jean Francois Knepper, délégué central FO, syndicat majoritaire chez les ouvriers. Ça n'est pas acceptable !"
"Il faut vraiment maintenant que l'on discute sur le chiffre pour le faire baisser et sur la durée du plan pour l'appliquer, affirme-t-il. On nous a annoncé avant-hier soir un plan qui s'appliquerait jusqu'à l'été 2021, pour nous ce n'est pas raisonnable. Ce plan doit s'appliquer sur la période de la crise et au moins sur deux ans, estime-t-il. On nous dit que le trafic ne reprendra pas avant deux ans, il faut que ce plan nous permette de couvrir cette crise".
"Il est important que demain, la direction explique ce qui a pu les amener à prendre cette décision"
2.300 postes supprimés à Toulouse à la production, 980 au siège ; à Nantes, 480 postes supprimés, soit 20% des effectifs nantais. Françoise Vallin, de la CFE-CGC veut comprendre : "il est important que demain, la direction explique ce qui a pu les amener à prendre cette décision de réduire les effectifs de 20%, pour éviter de penser ce qu'on entend au sujet de certaines entreprises, dont Airbus pourrait faire partie, de faire plus que du Covid-19".
C'est l'ampleur des chiffres qui interroge, comme Florent Veletchy, délégué central CFTC : "pour la chaîne A321, pour créer 600 emplois sur Toulouse, on a fait des efforts en terme de compétitivité, explique-t-il. C'est quand-même des sujets sur lesquels nous, salariés et syndicats, on va de l'avant et on fait des efforts. Aujourd'hui, avec autant de suppressions d'emplois, on est un peu embêtés avec tout ça", reconnaît-il.
Les négociations débuteront lundi 6 juillet, dans un climat des plus tendus. Une manifestation est programmée mercredi 8 juillet.
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