Réveillé en pleine nuit par l’alarme de son magasin, Karl Pittel, patron d’une boucherie à Jouy-en-Josas dans les Yvelines, était loin d’imaginer qu’il était attaqué par des extrémistes de la cause animale : "Le temps que j’arrive dans ma boutique, il n’y avait déjà plus personne. J’ai retrouvé des briques par terre et un tag sur la vitrine". "Stop au spécisme" c’est l’inscription peinte en blanche laissé sur la vitrine, inscription que le boucher avoue ne pas avoir comprise et avoir dû regarder sur Internet la définition. Le spécisme est une idéologie qui instaure une hiérarchie entre les espèces, l’humain étant supérieur sur les animaux. L’antispécisme se veut donc refuser la notion d’espèce et l’exploitation des animaux par l’Homme.
Ce n’est pas la première fois qu’une attaque de ce genre se produit envers des bouchers. Déjà 7 attaques ont eu lieu dans les Hauts-de-France, toujours avec les mêmes motivations. Et à Jouy-en-Josas, les passants n’en reviennent pas de ce qu’il s’est passé. Elisabeth, elle, est scandalisée "C’est du vandalisme ! C’est détestable ce qui a été fait. Que l’on mange ou non de la viande, ce n’est pas normal d’attaquer un magasin pour défendre ses idées. Il faut que ce genre d’actions cessent, pas que ça parte en escalade". Marie, jovacienne également, condamne l’acte mais est plus compréhensive "Je pense que c’est l’exaspération de ne pas être entendu qui amène à ce genre d’actes. La dégradation, ce n’est jamais une solution. Mais je pense que ce genre de lobbying n’est pas assez porté et c’est vrai que l’Humain est le plus cruel des animaux".
Une plainte a été déposé par Karl Pittel qui redoute la multiplication de ses actions "Ça m’inquiète, ça peut vite dégénérer. Si on les prend sur le fait avec les collègues, je ne sais pas comment cela va se passer...".
Les bouchers-charcutiers avaient déjà publié une lettre adressée au ministre de l’intérieur Gérard Collomb où ils réclamaient des protections policières pour se protéger contre la multiplication des revendications violentes dont ils sont la cible.
Reportage Martin Juret