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Automne particulièrement doux : "Cette année, on est passé à côté d'une catastrophe"

La France va vivre cette année son mois d'octobre le plus chaud de son histoire. Si certains en profitent, cette anomalie interpelle.

 

Niveau climat, ce mois d'octobre est celui de tous les superlatifs avec des chaleurs records. Cette douceur est persistante en Occitanie. Conséquence, la Méditerranée est toujours aussi chaude, plus d'un mois après la fin de l’été.

"On profite mais on a ce sentiment qu'on ne devrait pas être là"

Cet été elle s'est réchauffée jusqu'à 5 degrés supplémentaire. Un phénomène qui permet même aux vacanciers de profiter d'une baignade à Sète dans l'Hérault. Sur la plage du Lazaret, par exemple, c'est le retour des châteaux de sables et des serviettes dépliées. Jean Paul est venu du Val d'Isère et il sort tout juste de sa baignade. "L'eau est bonne, c'est facile de se baigner et quand on sort, on n'a pas froid. Je suis déjà venu à cette période mais l'eau était beaucoup plus froide... au moins 3 ou 4 degrés de moins".

Après les vagues de chaleur successives, la mer ne s'est pas refroidie à l'automne. L'eau est à 19 degrés. Mais ce plaisir est assombri par l'inquiétude, pour Uttah. "Il fait une température de mois de juin. On se dit que ce n'est quand même pas très normal. On profite mais on a ce sentiment qu'on ne devrait pas être là ».

"Cette année, on est passé à côté d'une catastrophe"

"Le réchauffement climatique n'est pas bon pour la biodiversité et dans l 'étang de Thau, non loin de là, la production d'huîtres et de coquillages est fragilisée explique Patrice Laffont, du Comité Régional Conchylicole de Méditerranée. "Là, l'étang est à 20 degrés, c'est la température qu'on a fin avril/début mai. Un écosystème fonctionne grâce à une saisonnalité. Pour l'instant, les huîtres elles tiennent, les moules par contre, elles ne pourront pas résister tous les ans à ces températures excessives. Cette année, on est passé à côté d'une catastrophe. L'écosystème a été résilient... mais cela ne veut pas dire que l'année prochaine, ça le sera. On est face à une inconnue".

Selon l'ONU la Méditerranée est tellement chaude qu'elle déclenche la formation de cristaux qui émettent du CO2.

Reportage de Mathilde Julien

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