Faut-il s’en inquiéter ? Les accidents de vélo sont en hausse de plus de 30% dans la capitale depuis le mois de janvier dernier, selon les chiffres de la préfecture de police de Paris.
Prendre de l'espace sur la voiture
Il faut dire que la fréquentation des pistes cyclables a elle aussi augmenté d’environ 30. Pour autant, la multiplication des pistes cyclables ne les rendent pas plus sûres pour autant. "Chaque ville a voulu mettre sa patte et créer des coronapistes, apparues en pleine épidémie du coronavirus du jour au lendemain, estime Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. Du jour au lendemain, on a testé des pistes, mais beaucoup de villes ont créé des pistes par idéologie, pour donner un côté vert à leur politique, en oubliant qu’un automobile aurait besoin de sa voiture en reprenant le travail."
Résultat : plus d’usagers à vélo, des voies cyclables pas très bien sécurisées et une augmentation des accidents. "Ce n’est pas bien fait, estime Pierre Chasseray. À Copenhague, la ville du vélo, c’est aussi le paradis de l’automobile. On a été chercher les espaces les meilleurs pour mettre des pistes, et quelquefois, c’est le trottoir qui a été choisi. En France, non. On veut prendre l’espace sur l’auto, de façon démesurée. C’est le bon vieux carbashing, cela fait bien écolo, mais ce n’est pas très efficace en termes de sécurité."
Créer de vraies infrastructures
Avec des décisions prises un peu vite, des pistes pas chères avec de simples marquages jaunes, est-ce que cela devient l’anarchie sur la route ? "On va être très honnête, juge le délégué général de 40 millions d’automobilistes. Il n’y a pas très longtemps, comme les cyclistes étaient en minorité, ils avaient pris habitude de passer au feu rouge, de prendre des libertés avec le code de la route. Là, avec l’augmentation du nombre de cyclistes, on ne peut plus se le permettre. Le moindre feu brûlé peut devenir dangereux."
"Le meilleur moyen de sécuriser une piste cyclable n’est pas de tracer une ligne jaune par terre, rappelle Pierre Chasseray. La sécurité, c’est de créer des infrastructures adéquates. Or ce n’est vraiment pas le cas, les élus font de la politique. Il va aussi falloir revoir les apprentissages en école de conduite, car l’émergence du vélo crée de l’insécurité pour les vélos comme pour les usagers de la route."
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