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"Je ne crois pas à la théorie du ruissellement, affirme Bruno Le Maire, je n'y ai jamais cru !"

Y a-t-il eu un échec de la politique du ruissellement durant le quinquennat d'Emmanuel Macron ? "Il y aurait eu un échec si j'y avais cru ! Je ne crois pas à la théorie du ruissellement", a affirmé Bruno Le Maire, invité du “petit déjeuner politique” le 17 novembre sur Sud Radio.

Bruno Le Maire
Bruno Le Maire, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 17 novembre, dans "le petit déjeuner politique".

Situation économique de la France, pouvoir d'achat, industrialisation, emploi, Covid : Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance,  a répondu aux questions de Patrick Roger. Le ministre vient de sortir Un éternel soleil, paru chez Albin Michel, un an à peine après ses mémoires provisoires. "J'écris tôt le matin et en utilisant mes congés !", assure-t-il.

Pouvoir d'achat : "Le quinquennat d'Emmanuel Macron a permis d'améliorer globalement le niveau de vie des Français"

Dans son livre, Bruno Le Maire affirme que ça va mieux qu'on ne le croit. Or, il y aurait près de 10 millions de pauvres en France. "Il y a un paradoxe français, explique-t-il. Je vois beaucoup de Français qui doutent, qui souffrent, qui sont en grandes difficultés, qui pensent que la France ne va pas dans la bonne direction, et en même temps, il y a une Nation qui relève la tête. Dans mes déplacements, tout le monde me dit que nous avons des chiffres spectaculaires, avec un chiffre de croissance qui tire la croissance européenne vers le haut, que nous avons retrouvé le niveau économique d'avant crise trois mois plus tôt que prévu, avec un taux de chômage inférieur au niveau d'avant crise et des investissements. Oui, il y a encore des difficultés, mais elles ne sont pas insurmontables !"

Le mouvement des Gilets Jaunes débutait il y a 3 ans tout juste et secouait profondément le quinquennat de Macron : y a-t-il une France à double vitesse ? L'étude publiée le 16 novembre sur le pouvoir d'achat montre que les plus aisés et les classes moyennes ont vu leur pouvoir d'achat augmenter alors qu'il est en diminution pour les plus modestes. "Cette étude est très intéressante, estime Bruno Le Maire, c'est une bonne base pour avoir un diagnostic commun sur la situation de la France. Elle montre que les gagnants de la politique d'Emmanuel Macron sont les Français qui travaillent, que tous les Français ont vu leur niveau de vie augmenter de 396 euros par an en moyenne, contre 76 sous François Hollande et une perte de 15 euros sous Nicolas Sarkozy. Pour lui, c'est bien la preuve que quand on dit que le quinquennat d'Emmanuel Macron a permis d'améliorer globalement le niveau de vie des Français, c'est une réalité".

"Je ne crois pas à la théorie du ruissellement, je n'y ai jamais cru !"

Bruno Le Maire craint-il un retour de l'inflation ? "Je suis très vigilant sur l'augmentation des prix, sur le niveau d'inflation, assure-t-il. Notre évaluation est que cette inflation est temporaire mais elle appelle à la plus grande vigilance et des mesures de protection. S'il n'y avait pas de plafonnement des prix de l'électricité à 4% d'ici le 1er janvier, nous serions exposés à une augmentation de 15%. Ce qui veut dire que l'augmentation des prix de l'énergie est l'un des facteurs clés de l'augmentation globale des prix et du sentiment de beaucoup de Français que ce sera difficile dans les mois qui viennent. Je me bats pour qu'on réforme le marché européen de l'énergie, pour que le prix de l'électricité payé en France ne dépende pas du prix du gaz. C'est injuste que notre prix de l'électricité produite par nos centrales nucléaires dépend du prix du gaz importé de Russie".

Y a-t-il eu un échec de la politique du ruissellement ? "Il y aurait eu un échec si j'y avais cru ! Je ne crois pas à la théorie du ruissellement, affirme Bruno Le Maire, je n'y ai jamais cru ! Ce n'est pas parce que certains se portent très bien que d'autres vont se porter mieux ! Il faut s'occuper des Français sans exception, je pense que le Président n'a jamais cru à cette politique du ruissellement. Je ne crois pas à cette théorie, toute notre politique consiste à s'occuper de chaque Français, on n'attend pas que ça ruisselle".

"Faire croire aux Français qu'on pouvait avoir une grande nation sans industrie est un mensonge"

Pour Bruno Le Maire, des erreurs ont été faites, notamment concernant les industries en France. "Quand on fait une erreur, ça prend peu de temps, mais la corriger prend beaucoup plus de temps. Sur les usines, il y a eu un discours dont nous avons tous été complices il y a une quinzaine d'années, qui consistait à dire que l'industrie était dépassée, reconnaît le ministre. C'est l'une des erreurs économiques les plus graves commises en France au cours du dernier siècle, faire croire aux Français qu'on pouvait avoir une grande nation sans industrie. C'est un mensonge, c'est une faute politique et c'est une erreur économique".

"Pour la rattraper, ça demande un travail colossal que nous avons engagé à partir de 2017 avec le président de la République. Ça prendra 10 ans pour retrouver nos capacités industrielles telles que nous les avons connues il y a quelques années", annonce-t-il. Le secteur de l'automobile est particulièrement touché. "La priorité ce sont les PME, les sous-traitants, affirme le ministre. Il y a certaines entreprises qu'il faut réinventer". "On a un atout clef : c'est le nucléaire ! On a pour ambition d'être l'un des premiers pays producteurs au monde d'hydrogène vert".

Budget : "Que ceux qui critiquent nous disent à quoi ils veulent renoncer !"

Les plans d'investissements sont en ce moment entérinés entre l'Assemblée et le Sénat. Certains dénoncent un "budget du Père Noël", électoraliste. "C'est le budget qui permet de construire le futur de la France !, se défend Bruno Le Maire. Que ceux qui critiquent nous disent à quoi ils veulent renoncer ! Nous mettons beaucoup d'argent sur la police, la justice, la réindustrialisation".

"Ce sont les mêmes qui nous ont dit qu'on avait cramé la caisse avec le quoi qu'il en coûte. Or, l'étude qui vient de sortir montre qu'au contraire nous avons protégé la caisse des Français ! Si nous n'avions pas dépensé cet argent public, nous aurions eu des centaines de milliers de chômeurs, des dizaines de milliers de faillites d'entreprises. Dans ce cas-là, la dette publique aurait explosé".

 

 

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger, à retrouver du lundi au vendredi à 8h15 

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