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Philippe Vigier : Quand les élus LFI arrivent "pour théâtraliser l'Assemblée, ce n'est pas bien"

Par Mathieu D'Hondt

Philippe Vigier (député UDI de l’Eure-et-Loir) était ce jeudi l'invité politique de Philippe Verdier dans le Grand matin Sud Radio.

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À l'image du coup d'éclat de Jean-Luc Mélenchon et de son fidèle lieutenant Alexis Corbière sur les bancs de l'Assemblée mercredi, les débats font rage actuellement dans l'hémicycle. Alors que plusieurs projets de réformes phares du gouvernement, dont celui portant sur la moralisation de la vie publique, font l'objet de discussions houleuses entre les parlementaires, on fait le point sur les dossiers sensibles avec notre invité Philippe Vigier (député UDI de l’Eure-et-Loir).

Bonjour Phiippe Vigier ! Avant d'évoquer tout ce qu'il se passe actuellement à l'Assemblée, on va d'abord parler des incendies qui ravagent le Sud-Est de la France. Renaud Muselier (président LR de la région PACA) estime que le gouvernement n'a pas pris les mesures nécessaires et que l'on manque de moyens. Qu'en pensez-vous, l'action du gouvernement est-elle suffisante ?

D'abord, je pense que l'on est dans un phénomène tout à fait exceptionnel. Il y a 10 000 hectares de forêt qui ont brûlé, plus de 5 000 hommes sont sur le terrain. On sait que les paramètres, lorsqu'il y a du feu, sont toujours très variés. Il y a plusieurs endroits où des foyers se sont développés très rapidement. Il y a eu un boulot formidable. Alors évidemment, il en faut toujours plus dans ces moments-là, mais ne comptez pas sur moi pour taper sur le gouvernement sur une telle chose... Rendons hommage aux soldats du feu et je rappelle qu'en France, on a un modèle de protection civile et c'est le bon jour pour le rappeler. S'il n'y avait pas tous les pompiers volontaires, on en serait où ? Ça coûterait 10 fois plus cher, ils font un travail exceptionnel donc il faut leur donner les moyens et on sait très bien que dans les forêts et les terrains escarpés, seuls les moyens aériens nous permettent de lutter efficacement.

On va parler des grandes discussions qui ont actuellement lieu à l'Assemblée nationale. D'abord, cette loi de confiance et de moralisation de la vie politique. Première décision prise, plus aucun emploi familiaux pour les ministres, est-ce déjà une avancée ?

Pas que pour les ministres mais pour les parlementaires aussi, c'est devenu une règle. On peut la regretter parce qu'il y avait de très bons collaborateurs qui pouvaient être des membres de votre famille, mais c'est ainsi. Les Français n'acceptent plus cela. Il était donc normal que le gouvernement soit soumis à cette règle, puisque le Parlement va y être soumis aussi.

Les débats ont été très agités hier à l'Assemblée, notamment lors du coup d'éclat des députés de la France insoumise qui ont interpellé le Premier ministre. Que se passe-t-il dans l'hémicycle ? Est-ce davantage une corrida qu'une discussion républicaine ? Ont-ils franchi les limites ?

La  corrida est un mot un peu fort. D'abord c'est une rentrée parlementaire avec plus de 400 nouveaux députés qui apprennent. C'est comme quand on va à l'école, à la fac, on n'est pas opérationnel dès les premiers jours et puis il y a aussi les insoumis qui sont très présents et qui font feu de tous bois. Arriver hier avec une boîte de haricots verts, un pot de confiture et du pain de mie pour, quelque part, théâtraliser l'Assemblée, ce n'est pas bien. A l'Assemblée, on doit avoir des débats de fond arguments contre arguments. Il y a un débat riche dans ce projet de loi sur la moralisation et il le faut d'ailleurs. Je suis de ceux qui soutiennent ce projet de loi et je souhaite qu'il aille plus loin sur certains sujets, je regrette que le gouvernement ait abandonné la question du casier judiciaire. Le gouvernement a lâché et nous dit qu'il y a un risque constitutionnel... Emmanuel Macron avait pris cet engagement là, il est exigeant. Que vos auditeurs sachent bien que si demain, vous voulez être nommé chef de service dans une grande administration dans un hôpital, on vous demande votre extrait de casier judiciaire alors que si vous voulez être député, on ne vous le demande pas, ce n'est pas bien. De la même façon, j'ai déposé un amendement - et je regrette qu'il ait été rejeté par le gouvernement - pour que, pendant les 3 années précédentes, on soit à jour dans nos impôts. Vous savez, c'est le syndrome de Monsieur Thévenoud, celui qui pensait qu'il ne fallait payer ses impôts. Ce sont des choses simples et très importantes. Il y a un chiffre que l'on doit tous avoir en tête : les députés ont en moyenne été élus par 13% du corps électoral, ça veut dire que la base est faible et fragile. Cette confiance (avec les Français) il faut donc la reconquérir.

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview :

 

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