Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin. Notre invité ce matin, Éric Ciotti. Bonjour.
- Bonjour. Merci d'être avec nous, député des Alpes-Maritimes. Je rappelle le titre du livre que vous publiez.
- Je ne regrette rien. L'heure est venue de dire pourquoi, chez Fayard. Je vais revenir sur votre livre.
- Mais je voudrais commencer évidemment avec ce qui s'est passé à Nogent, cette ville de 3 500 habitants en Haute-Marne, avec le meurtre de cette assistante scolaire par un enfant, un ado, on dira ce qu'on veut, enfant ou ado, 14 ans dans tous les cas, qui ne regrette rien, aucun regret, aucune compassion, dit le procureur. Il ne supportait plus le comportement des surveillants en général, en perte de repère quant à la valeur de la vie humaine. Bon, il utilisait assez peu les réseaux sociaux, oui, mais un peu attiré par les jeux vidéo violents. Bien. Alors pourquoi ce crime ? Qui peut répondre ? Éric Ciotti.
- Pourquoi ce crime ? C'est à la justice de le dire, dans un acte aussi terrifiant, glaçant. Et je pense bien sûr à la famille de cette jeune éducatrice, Mélanie, à ses collègues, aux élèves qui ont assisté à cette scène.
- C'est terrifiant. C'est à la justice de dire les ressorts. Mais ce que cela traduit de façon globale, si on peut tirer un enseignement, c'est que notre société est de plus en plus violente, c'est que les jeunes ont de moins en moins de repères. Vous venez de le dire, qu'ils ne disposaient plus de repères.
- Donc il faut, je pense, si on doit tirer des leçons, et ça fait très longtemps qu'on aurait dû les tirer. Moi, j'ai été l'auteur de deux propositions de loi, ça fait presque 15 ans, c'était en 2010-2011. Une, pour responsabiliser les parents aussi, pour faire en sorte que ces jeunes aient des repères. C'était un combat contre l'absentéisme scolaire.
- J'avais fait voter une loi qui permettait de supprimer au bout d'un parcours les allocations familiales. Et j'avais fait voter également une deuxième loi qui avait aussi pour but de rattraper ces gamins en déshérence, qui permettait de faire un encadrement de type militaire dans les épides, les établissements.
- L'insertion de la défense. Vous voyez, donc c'est des sujets qui sont anciens.
- Non mais Eric Ciotti, pardonnez-moi de vous poser la question, mais quel rapport avec le crime de nos gens ? Franchement, l'encadrement militaire des mineurs délinquants, ils n'étaient pas délinquants, ils n'avaient jamais connu la justice.
- Mais quel rapport avec le crime de nos gens ? C'est pour ça que j'ai fait la différence. La situation individuelle, c'est à la justice. Je n'ai pas les éléments d'enquête, on n'a pas les éléments sur le parcours de cet adolescent.
- Mais de façon globale, moi je suis élu, je suis parlementaire, on a une responsabilité collective. On constate que notre société, chaque jour, il y a 1000 coups et blessures volontaires dans notre pays.
- 1000. Ce chiffre a quasiment doublé depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Il y a dans notre pays, chaque année, 5000 homicides ou tentatives d'homicides.
- Là aussi, ce chiffre a quasiment doublé et c'est un indicateur très pertinent de l'évolution de la violence dans une société. Ce chiffre a quasiment doublé depuis 2012.
- C'est-à-dire que vous profitez de ce meurtre pour rappeler ces chiffres ? Vous m'interrogez en tant que responsable politique et c'est normal parce qu'on ne peut pas que commenter.
- Non mais il ne s'agit pas de commenter. Est-ce qu'un homme politique ? Parce que j'ai vu François Bayrou nous proposer...
- ...d'interdire la vente de couteaux. J'ai vu Emmanuel Macron nous proposer d'interdire les réseaux sociaux au moins de 15 ans.
- Pourquoi est-ce que les politiques ne peuvent pas dire « nous n'avons pas de réponse » ? Pourquoi est-ce que là, en l'occurrence, vous avez, vous politique, je ne parle pas de vous personnellement, je parle de la classe politique dans son ensemble, pourquoi n'est-elle pas capable de dire « parfois nous n'avons pas la réponse » ? Sur le cas particulier, l'enquête dira si ça aurait pu être évité.
- Et comment ? Mais je ne me résigne pas, je ne me résous pas à ce que le politique...
Transcription générée par IA