Ministre de l’Éducation nationale de 2012 à 2014, Vincent Peillon avait été l’un des derniers à se déclarer candidat à la primaire de la Belle Alliance Populaire. Éliminé dès le premier tour de cette primaire après avoir recueilli près de 6,5% des voix, le député européen de 57 ans est depuis cette primaire conseiller politique de Benoît Hamon, candidat investi par le Parti socialiste pour l’élection présidentielle. À ce titre, il ne s’est pas privé de mettre en garde ses collègues socialistes contre la tentation de voter pour Emmanuel Macron, un sentiment qui grandit chez nombre d’élus PS.
"La France a besoin d’une opposition claire entre la gauche et la droite"
"Je le dis à tous les socialistes : restez au Parti socialiste. Aujourd'hui vous partez (vers Emmanuel Macron) sans aucune négociation, sans savoir quel va être le projet de gouvernement, sans avoir discuté une orientation politique, uniquement pour des raisons qui sont soit de désespoir soit d'inquiétude par rapport à des destins individuels", a-t-il lancé ce vendredi sur le plateau de franceinfo. "Depuis quand un parti s'appelle "mon projet c'est moi-même" ? (…) Le ni droite ni gauche n’a jamais apporté rien de bon. On ne peut jamais gouverner sans majorité et il est toujours mieux d’inscrire un parti dans une histoire et une idéologie que sur son propre nom. (…) La France n'a pas besoin de ça, elle a besoin de clarté et d'une opposition claire entre la gauche et la droite", a-t-il ajouté.
Pourquoi une présidence Macron favoriserait Marine Le Pen
Vincent Peillon a également expliqué lors de cette interview le mécanisme par lequel le vote Macron peut favoriser une montée du Front national, comme l’a répété Benoît Hamon jeudi. "Dès lors qu'on montre qu'on peut gouverner de Robert Hue à Alain Madelin (…), les clivages et les choix qu'on doit faire vont se déporter : ils ne seront plus entre la gauche et la droite, ils seront entre un magma dans lequel vous avez de la gauche et de la droite, et la seule alternance suivante sera Marine Le Pen", a-t-il analysé.