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À Paris, Emmanuel Macron et Édouard Philippe soutiennent des candidats… opposés

Par Benjamin Jeanjean

Dans la 18ème circonscription de Paris, les deux têtes dirigeantes de l’exécutif français soutiennent deux candidats différents pour le second tour. Une situation cocasse qui ne devrait toutefois pas vraiment pénaliser La République En Marche.

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Si de nombreux anciens ministres de François Hollande ont été balayés dès le premier tour des élections législatives dimanche soir, tous ne sont pas dans ce cas-là. Dans la 18ème circonscription de Paris, qui comprend notamment le très populaire 18ème arrondissement de la capitale, Myriam El Khomri a ainsi réussi à se qualifier pour le second tour en rassemblant un peu plus de 20% des suffrages exprimés. Il faut dire que l’ancienne ministre de la Ville puis du Travail n’avait pas de candidat de La République En Marche face à elle dans cette élection. Bien conscient que celle qui a donné son nom à la sulfureuse loi Travail était largement "Macron-compatible", le gouvernement n’avait pas souhaité lui mettre trop de bâtons dans les roues

Emmanuel Macron soutient officiellement Myriam El Khomri...

Le soutien du plus haut sommet de l’État est même devenu officiel ce lundi soir, à en croire la principale intéressée. "Merci au président de la République Emmanuel Macron de m'avoir confirmé sa confiance en m'apportant son soutien officiel pour ce second tour", a annoncé Myriam El Khomri sur Twitter. Selon son équipe de campagne, contactée par Le Figaro, "il y a eu des échanges" entre l'ex-ministre et Emmanuel Macron ce lundi. "On a twitté peu après avoir reçu la confirmation de son soutien cet après-midi. Pour nous, c'est plus une confirmation puisqu'en décidant de ne pas investir de candidat REM dans la circonscription, Emmanuel Macron souhaitait soutenir Myriam El Khomri", ajoute-t-on dans son entourage.

… et Édouard Philippe roule pour Pierre-Yves Bournazel

Si cette situation n’est pas si étonnante en soi, elle l’est un peu plus lorsqu’on sait que le candidat arrivé en tête dans cette circonscription est Pierre-Yves Bournazel, investi par Les Républicains. Or, ce proche d’Alain Juppé, qui a réuni plus de 31% des voix, dispose, lui, du soutien officiel du… Premier ministre Édouard Philippe ! Tout récemment, ce dernier avait en effet publié une vidéo de soutien à Pierre-Yves Bournazel. "Dans le 18ème arrondissement de Paris, tout le monde connaît Pierre-Yves Bournazel. Tout le monde sait que c'est un jeune élu local, engagé, intelligent, travailleur, déterminé. Je l'ai rencontré et j'ai beaucoup travaillé avec lui auprès d'Alain Juppé pendant la primaire de la droite et du centre et il a décidé de se présenter aux élections législatives dans une attitude ouverte et constructive afin de faire en sorte que les cinq années qui s'ouvrent ne soient pas des années perdues et des années gâchées dans une opposition systématique qui ne permettraient pas au pays d'avancer", déclarait-il notamment.

Une bataille électorale surtout symbolique ?

Ce lundi, Myriam El Khomri a d’ores et déjà mis sur les rails sa campagne de second tour. "Face à Pierre-Yves Bournazel, candidat de la droite, rassemblons nous pour que la circonscription reste à gauche, une gauche exigeante et constructive. Battons Pierre-Yves Bournazel, un candidat qui cache son logo LR mais a parrainé Francois Fillon et rejeté le mariage pour tous", déclare-t-elle sur Twitter. Mais si cette bataille pour le siège de député risque d’intéresser journalistes et observateurs politiques, bien conscients du poids symbolique des soutiens respectifs des deux candidats, pas sûr que le résultat ait une réelle incidence sur le quinquennat à venir au vu des positions politiques assez proches des deux candidats, surtout sur le plan économique. Néanmoins, voir ce bastion de la gauche basculer dans les mains des Républicains serait évidemment un symbole fort.

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