Coup d’envoi lancé. Emmanuel Macron a annoncé la construction du futur porte-avions français destiné à remplacer le Charles-de-Gaulle. Dans son édito du jour, Jean-François Achilli est revenu sur cette information et la fragilité politique de la France.
"Coucou, fais-moi peur ! Emmanuel Macron, entouré de militaires sur une base d’Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, l’air presque martial, a tenté de donner le ton de gravité qui s’impose en cette fin d’année si difficile : « à l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints », a asséné le chef de l’Etat, en annonçant le lancement de notre futur porte-avions, qui succèdera dans treize ans, en 2038, au Charles-de-Gaulle. Faites les comptes !"
"Quel âge aurons-nous quand il sera lancé ? Qui aura été élu ou réélu à l’Elysée ? La 5e République sera-t-elle encore debout, serons-nous passés à autre chose ? Qui aura succédé à Poutine ? Que serons-nous vraiment quand ce géant des mers nucléaire de 78000 tonnes prendra l’eau ? Qui peut le prévoir alors que nous ne savons même pas si un budget pourra être voté dans les semaines qui viennent ?"
"Mais il y a de quoi frémir, si vous lisez la maxime présidentielle à l’envers : si nous ne sommes pas craints, c’est que nous ne sommes peut-être plus aussi forts. Mettons de côté nos militaires dont le savoir-faire n’est plus à prouver, encore faut-il leur donner les moyens d’affronter les nouveaux défis géostratégiques. Après l’échec du projet de loi de finances, la loi spéciale qui doit être présentée ce soir en Conseil des Ministres nous rappelle que si Sébastien Lecornu n’arrive pas à faire voter « un vrai budget avant fin janvier », comme l’a répété Amélie de Montchalin, le ministère des armées sera privé des 6,7 Mds € de crédits supplémentaires promis. Sans parler du fonctionnement général d’un Etat toujours plus dispendieux, jamais avare de nouveaux impôts, éternellement incapable de se réformer"
"La France en panne fait douter ses propres voisins de l’Union. Ce n’est plus sa force qui peut susciter la crainte, mais c’est désormais sa fragilité politique chronique qui fait peur à ses propres citoyens"
Retrouvez du lundi au jeudi à partir de 9h05 l'édito de Jean-François Achilli dans la Verité En Face