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Jean-Christophe Lagarde : "une partie grandissante des Français pense qu'Emmanuel Macron n'est pas leur président"

Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis et président de l'UDI, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 21 janvier sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Jean-Christophe Lagarde, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 21 janvier à 7h40.

Jean-Christophe Lagarde : "une partie grandissante des Français pense qu'Emmanuel Macron n'est pas leur président"

Emmanuel Macron veut rester très confiant malgré le climat social tendu. Pour Jean-Christophe Lagarde, "il y a du vrai dans ce que dit [Emmanuel Macron] : l'activité économique se porte plutôt mieux qu'il y a quelques années, le chômage continue à diminuer. Est-ce que pour autant, les Français en ressentent tous les effets ? Non estime-t-il. Est-ce qu'ils se sentent entraînés - c'est le rôle du président de la République - vers des objectifs communs ?

 

Je pense que c'est ce qu'il y a de plus grave dans notre pays, ce sentiment des Français de ne plus avoir envie de vivre ensemble, ne plus partager quelque-chose ensemble qui permettrait de se surpasser, de se dépasser pour réussir. Quand le monde entier est dans une compétition économique parfois très violente, on se regarde le nombril et on envie le voisin. Et à chaque fois qu'on se regarde le nombril, les autres nous 'taillent des croupières' affirme-t-il. En réalité, il est dans  l'idée de dire : j'essaye de vous montrer ce qui va bien, alors que tout le monde ne parle que de ce qui va mal. Il y a des choses qui vont bien, qui vont mieux, simplement ce dont nous manquons, ce sont des objectifs communs".

"Incontestablement, une partie grandissante des Français pensent que ce n'est pas leur président affirme Jean-Christophe Lagarde. Entendez-moi : je ne vais pas dire que ce n'est pas le président de la République. Simplement, ils pensent qu'il ne préside pas pour eux. Il y a eu une période sous Nicolas Sarkozy rappelle-t-il, où il y a eu une réelle colère, mais les gens n'avaient pas le sentiment qu'il ne les aimait pas. Et Emmanuel Macron a parfois donné le sentiment à des Français - et ce sentiment demeure - qu'il ne les considérait pas, je pense que c'est ce qui crée de la colère".

 

"Notre pays est en train de perdre la tête et je ne participerai pas à ça"

Jean-Christophe Lagarde revient sur les violences des dernières semaines : pour lui, "la violence, c'est la mort de la démocratie. Quand des militants, des excités, cherchent à attraper le président de la République dans un théâtre parisien, ils cherchent en réalité à vous voler votre carte d'électeur, votre bulletin de vote. Parce que si Emmanuel Macron doit être viré, il le sera dans les urnes et pas par une agression dans la rue précise-t-il. C'est donc à nous tous d'en décider, et certainement pas à un petit groupe violent. 

Il y a de plus en plus de gens qui s'arrogent le droit de venir par la force imposer une opinion plutôt que par la conviction. Ces gens-là sortent du jeu démocratique et ils nous agressent tous, c'est-à-dire notre capacité à décider ensemble. Le débat sur les retraites va commencer à l'Assemblée nationale rappelle-t-il, et c'est à travers ce débat-là et surtout celui sur le financement qui viendra plus tard, qu'on doit décider comment on organise la société". Pour Jean-Christophe Lagarde, "une partie des médias, beaucoup de responsables politiques et parfois des responsables syndicaux perdent la tête : notre pays est en train de perdre la tête et je ne participerai pas à ça prévient-il. On doit trouver les voies de proposer des projets qui rassemblent, il y a des réformes difficiles, il faut parfois proposer des choses peu populaires mais nécessaires, mais il y a aussi des choses à faire pour avancer ensemble. Pendant qu'on est en train de s'occuper d'autre chose, on devient une colonie d'autres pays : nous perdons toute forme d'indépendance. Le jour où vous n'êtes plus souverain technologiquement, vous perdez vos emplois et votre liberté de décider ce qui nous convient ou pas".

 

"Plutôt que de reculer l'âge de départ à la retraite, on ferait mieux de plus travailler tout au long de sa vie professionnelle"

"Une des pistes à laquelle le président de la République devrait réfléchir, après les municipales, peut-être à l'automne, ce sont des référendums sur un certain nombre de grands sujets estime Jean-Christophe Lagarde. Aujourd'hui, on s'agite sur tout ce qui est superficiel et pas sur le fond justifie-t-il. Il y a encore des transformations à conduire dans notre société, certaines sont difficiles voire douloureuses, d'autres sont heureuses. On pourrait en débattre ensemble et faire voter les Français. Ce serait une piste pour qu'il retrouve le chemin du dialogue et de la confiance, en tout cas de l'écoute des Français.

Concernant la réforme des retraites, "sur la partie réforme des retraites par points, il n'y a pas besoin de référendum explique-t-il. Il a expliqué pendant sa campagne présidentielle ce qu'il allait faire et les Français ont voté pour lui. Mais il y a le problème du financement des retraites, qui n'a pas été abordé pendant la campagne. C'est un sujet qu'il faut arriver à traiter, qui pourrait donner lieu à référendum. Selon Jean-Christophe Lagarde, plutôt que de reculer l'âge de départ à la retraite, on ferait mieux de plus travailler tout au long de sa vie professionnelle. Si vous travaillez 37 heures à partir de 2022, c'est-à-dire 10 à 25 minutes de plus par jour, on peut garantir l'équilibre et le départ à 62 ans".

 

Municipales : "on fait des alliances avec des gens avec qui on peut bosser sur le terrain"

Jean-Christophe Lagarde soutient Benjamin Griveaux pour les municipales à Paris. Pour lui, "le grand drame des municipales, c'est que tout le monde regarde Paris sans regarder la France. Je suis responsable d'un parti politique, qui est la troisième force territoriale de France. Nous avons une consigne précise-t-il, c'est que les élections municipales ne sont pas des élections nationales : on regarde les projets locaux, les équipes municipales. Il y a des alliances différentes, il y a une ville par exemple où on sera en alliance avec un ancien ministre socialiste pour battre le Front National. Dans une ville, les différences droite-gauche ou LREM-LR-PS soit ça n'existe pas, soit c'est tellement marginal que ce n'est pas le sujet. On fait des alliances avec des gens avec qui on peut bosser sur le terrain, parce que la vie municipale gère le quotidien des Français et non des théories et des idéologies".

 

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