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François-Xavier Bellamy - report des élections régionales : "Tout le monde comprend la manoeuvre !"

François-Xavier Bellamy, député européen LR, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 12 avril sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

François-Xavier Bellamy, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 12 avril à 7h40.

François-Xavier Bellamy : "La France n'est pas prête à faire face à des crises de grande échelle"

Alors que demeure la défiance vis-à-vis du vaccin d'AstraZeneca, la vaccination pour les plus de 55 ans démarre. La France est-elle dans les temps ou à la traîne ? "La France est évidemment à la traîne, estime le député européen. Il y avait du retard à rattraper car nous n'avions pas anticipé sur la logistique de l'opération vaccinale et il faut le rattraper le plus vite possible pour que nous puissions retrouver le plus vite possible une vie normale. Pour lui, il faut que tous les Français d'une manière générale aient accès au vaccin et tout le monde est prioritaire ! Pour les enseignants, ce qui est difficile, c'est d'être confrontés à cette épidémie qui devient de plus en plus contagieuse chez les jeunes avec les variants mais il faut que tous les Français puissent avoir accès à la vaccination".

Peut-on avoir confiance dans le vaccin ? "Le vaccin est un outil fondamental pour sortir de cette crise, le problème est surtout celui de l'organisation et de la logistique. Il faudra tirer tous les enseignements à l'issue de cette crise, qui aura réellement révélé la grande fragilité de l'État lorsqu'il s'agit de faire face à une situation d'urgence. Aujourd'hui, c'est une épidémie, demain ça pourrait être une situation de conflit. Nous ne sommes plus prêts à faire face avec la résilience nécessaire à des crises de grande échelle".

Y a-t-il eu une lourdeur de l'Europe ? "Aujourd'hui, le principal problème en France s'est trouvé dans la vaccination. Quand bien même nous aurions trouvé plus de doses au sein de l'Europe, nous n'aurions pas eu la capacité d'absorber ces doses. On a échoué sur les masques au début de l'épidémie, rappelle-t-il, on a échoué sur les tests et ensuite sur les vaccins et pourtant, l'horizon était parfaitement connu !"

 

Élections régionales : "Tout le monde comprend la manœuvre !"

Sur le plan politique, les maires ont été sollicités sur le maintien ou non des élections régionales. "Le processus est complètement ubuesque ! déplore François-Xavier Bellamy. On envoie aux maires, avec des modalités différentes selon les départements, une demande de réponse vendredi à 17h pour lundi à midi pour savoir s'il faut ou non organiser les élections départementales et régionales ! L'association des maires de France, des associations d'élus ont déjà été consultées et là, on les met au pied du mur ! Un maire voit par définition les complexités logistiques que cette opération va créer ! Reporter les élections serait une forme de fuite en avant inquiétante. Les élections ne sont pas une option en démocratie, nous devons donc nous tenir à nos règles".

"Le calendrier électoral n'est pas un plaisir mais une exigence qui s'impose aux citoyens, soutient-il. Tous les pays européens organisent leurs élections dans des conditions normales, rappelle-t-il, y compris dans des moments où le pic épidémique étaient plus important que celui auquel on aura probablement à faire face en juin. Par ailleurs, on nous propose un processus de décloisonnement à partir de mi-mai, pourquoi ne pourrait-on pas voter en juin ? Si la France n'est pas capable d'organiser ces élections, elle donne un spectacle désolant !"

"On comprend que le pouvoir ait intérêt à décaler ces élections mais ça nous plongerait dans une crise démocratique importante. Tout le monde comprend la manœuvre, assure-t-il. La ficelle en est tellement grosse, ça en est révoltant !"

D'après le sondage Ifop Fiducial pour Sud Radio et le JDD sorti dimanche 11 avril, le candidat de la droite ne parvient pas à se hisser au second tour des élections présidentielles et rien n'empêcherait le duel Macron-Le Pen. "Si les sondeurs avaient fait l'élection, l'histoire de France aurait été bien différente. À un an des présidentielles, le sondage ne dit pas ce qu'il va réellement se passer", souligne François-Xavier Bellamy.

"Cette photo indique que notre famille politique a un travail important à faire pour pouvoir reconquérir sa place dans l'opinion publique et pour pouvoir représenter une alternative pour les Français. Les Français fondamentalement ne voteront pas par enthousiasme ni pour Emmanuel Macron, ni pour Marine Le Pen, ce ne sont pas des votes d'espoir, il faut un vote d'espoir. Il faut nous concentrer aujourd'hui sur la ligne de fond sur laquelle nous travaillerons".

 

"Quand la Turquie insulte l'Europe et viole continuellement le droit international, l'Europe regarde un sofa..."

François-Xavier Bellamy rentre d'Arménie et alerte sur la situation dans la région, autour de la Turquie. L'Europe aurait-elle dû réagir autrement après l'humiliation subie par Ursula von der Leyen face au président Erdogan et le président du conseil européen Charles Michel ? "C'était une humiliation, il manquait un fauteuil pour la présidente de la Commission européenne, dénonce-t-il. Pendant l'année écoulée, la Turquie a violé l'embargo sur les armes en Libye, elle a envahi la Syrie et tiré sur les Kurdes qui nous avaient aidés à vaincre l'État islamique, elle a envahi l'Arménie avec l'Azerbaïdjan et s'est ainsi rendu coupable ou complice de crimes de guerres qui durent encore aujourd'hui, elle a violé la souveraineté aérienne de la Grèce et son espace maritime, violé l'espace territorial de Chypre, a organisé une crise migratoire à la frontière de la Grèce et de la Bulgarie au début de la crise du Coronavirus et tout ce qui fait réagir les Européens, c'est qu'il manque un fauteuil à la commission !

Nous avons perdu le sens de ce qui est en train de se passer et c'est particulièrement choquant, déplore-t-il. Nous ne parlons contre la Turquie que lorsqu'il manque un fauteuil à la présidente de la Commission européenne. Quand la Turquie insulte l'Europe et viole continuellement le droit international, l'Europe regarde un sofa..."

"Bien sûr qu'il faut discuter avec la Turquie, la diplomatie est faite pour parler avec des gens avec qui vous n'êtes pas d'accord mais on aurait dû convoquer Monsieur Erdogan à Bruxelles, estime François-Xavier Bellamy, entretenir avec lui des relations sur la base d'une remise à plat de tout ce qui ne va pas. Il est impossible et intenable de laisser se faire cette situation", insiste-t-il.

 

"La France est trop isolée dans le débat européen, trop isolée à l'intérieur de l'OTAN"

Pour lui, face à la Turquie, "l'Europe a peur de son ombre, peur d'assumer qu'elle a des intérêts à défendre, peur d'engager un rapport de forces. Je ne dis pas qu'il faut rentrer en guerre contre la Turquie, mais que le seul moyen d'avoir avec elle des relations stables, saines, c'est de parler ce langage de rapport de forces, qui est le seul qu'elle comprenne. Tant que l'Europe dépendra d'une puissance comme la Turquie pour maîtriser ses frontières, évidemment que nous serons dépendants..."

"Sur ce sujet, je suis fier et reconnaissant envers le président de la République qu'il ait été parmi les seuls a avoir une parole forte et à mener une action concrète, confie François-Xavier Bellamy. Il a par exemple été l'un des seuls à dénoncer l'agression que l'Arménie a subie au cours de la dernière guerre. Le problème est qu'aujourd'hui, la France est trop isolée dans le débat européen, trop isolée à l'intérieur de l'OTAN. Tout le travail que nous avons à faire est de convaincre nos partenaires européens".

 

Dîners clandestins : "C'est le symptôme de la fragilité, de la médiocrité de notre débat public !"

Sur l'affaire des dîners clandestins, "le plus grave semble est que cela ait noyé l'ensemble des autres sujets ! regrette François-Xavier Bellamy. Bien sûr qu'il faut respecter ces règles, qui sont pesantes pour tous les Français, et il est nécessaire que les élus soient exemplaires, mais cette incroyable situation dans laquelle une rumeur a agité tout le débat public pendant plusieurs jours, je vois le symptôme de la fragilité, de la médiocrité de notre débat public !"

 

 

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