Rayed Chaïbi alerte sur l'immigration clandestine depuis l'Afrique subsaharienne vers la Tunisie, d'où certains de ces clandestins essaient de partir vers l'Europe.
Rayed Chaïbi : "Le président tunisien a financé sur le budget de l'État le retour volontaire des migrants"
"Depuis plusieurs années, un phénomène d'immigration illégale frappe la région de Sfax, à l'est de la Tunisie. Et je trouve qu'on n'en parle pas assez. Quand on en parle, on parle uniquement des effets négatifs, je pense au respect des droits humains ou à l'aspect sécuritaire. Mais on ne parle par de l'approche qui doit être de mise, une approche bilatérale, notamment avec la France, et une approche multilatérale avec l'Union européenne", a déclaré Rayed Chaïbi.
Rayed Chaïbi tient à rappeler que la Tunisie a accompli des efforts non négligeables pour freiner ce flux migratoire clandestin. "Il faut aujourd'hui qu'on comprenne bien qu'il y a des efforts non négligeables qui sont faits par les autorités tunisiennes. Encore récemment, le président de la République tunisienne a décidé de faire financer sur le budget de l'État, donc du contribuable tunisien, le retour volontaire des migrants. L'État tunisien prend en charge les billets d'avion. Donc, on peut quand même prendre conscience qu'il y a des efforts considérables qui sont menées par les autorités tunisiennes, et qu'il faut soutenir par un appui budgétaire plus important."
"Les 900 millions n'existent pas, il n'y a rien"
Rayed Chaïbi fournit des chiffres sur ce phénomène. "La Tunisie fait face à une pression migratoire sans précédent, qui vient principalement de l'Afrique sub-saharienne. En 2023, il y a eu 96.000 départs depuis les côtes tunisiennes vers l'Italie, et ça s'est réduit à 19.000 en 2024, il y a des efforts très importants qui ont été faits par les autorités tunisiennes."
"Mais ce que je voudrais dénoncer, c'est qu'en juillet 2023, il y a eu la signature d'un mémorandum d'entente entre l'Union européenne et la Tunisie. Il prévoyait, en contrepartie des efforts déployés par la Tunisie, un paquet de 900 millions d'euros d'aides, plus 150 millions d'euros d'aides budgétaires immédiates, et puis 105 millions pour les efforts en matière de lutte contre l'immigration illégale. Mais ces 900 millions étaient conditionnés à un accord avec le Fonds monétaire international. Donc, les 900 millions n'existent pas, il n'y a rien. Pourquoi met-on des conditions aussi strictes à la Tunisie, alors que de l'autre côté on accorde à l'Égypte 7,5 milliards d'euros sans conditions, et 520 millions à la Mauritanie ?", s'est demandé Rayed Chaïbi.
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