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Ukraine: les dirigeants européens avec Zelensky lundi à Washington

Tous à Washington: après le sommet Trump-Poutine en Alaska (États-Unis) qui n'a débouché sur aucune annonce concrète, les dirigeants européens font bloc autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu'ils accompagneront lundi à la Maison Blanche.

Simon Wohlfahrt - AFP

Tous à Washington: après le sommet Trump-Poutine en Alaska (États-Unis) qui n'a débouché sur aucune annonce concrète, les dirigeants européens font bloc autour du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu'ils accompagneront lundi à la Maison Blanche.

Dimanche, la "coalition des volontaires" - qui rassemble les soutiens de Kiev, la plupart des grands pays européens, l'UE, l'Otan et des pays non-européens comme le Canada - a examiné ce que pourraient être les contours d'un éventuel accord de paix Ukraine-Russie.

Résultat d'intenses tractations diplomatiques, la rencontre de Washington autour du président américain Donald Trump sera une première depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, en février 2022.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb et le chef de l'Otan Mark Rutte ont confirmé leur présence.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (D) et le président ukrainien  Volodymyr Zelenskyy (D) en visioconférence avec le président français Emmanuel Macron s'exprimant depuis le Fort de Bregancon à Bormes-les-Mimosas, le 17 août 2025

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (D) et le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy (D) en visioconférence avec le président français Emmanuel Macron s'exprimant depuis le Fort de Bregancon à Bormes-les-Mimosas, le 17 août 2025

Philippe Magoni - POOL/AFP

Le dirigeant ukrainien a salué cette "unité" européenne lors d'un point de presse à Bruxelles, ajoutant ne pas savoir "exactement" de quoi les présidents russe et américain avaient parlé en Alaska.

L'émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, a assuré qu'en Alaska, la Russie avait fait "des concessions" territoriales concernant cinq régions ukrainiennes.

"De grands progrès sur la Russie. A suivre!", a posté Donald Trump dans un message lapidaire sur son réseau Truth Social. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a néanmoins menacé Moscou de nouvelles sanctions si un accord sur l'Ukraine n'était pas conclu.

Après la réunion dimanche de la "coalition des volontaires", Emmanuel Macron a critiqué son homologue russe Vladimir Poutine, qui "ne veut pas la paix" mais une "capitulation" de l'Ukraine selon lui.

Une déclaration qualifiée de "mensonge abject" par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dimanche sur Telegram.

Quant à la réunion lundi à Washington, "notre volonté est de présenter un front uni entre Européens et Ukrainiens" et demander aux Américains "jusqu'à quel point" ils sont prêts à contribuer aux garanties de sécurité offertes à l'Ukraine dans un éventuel accord de paix, a expliqué le président français.

En rentrant d'Alaska, M. Trump a évoqué une solution inspirée de l'article 5 de l'Otan, en dehors toutefois du cadre de l'Alliance considérée par Moscou comme une menace existentielle à ses frontières.

M. Zelensky a salué dimanche la décision "historique" des Etats-Unis sur les garanties de sécurité.

D'après la Première ministre italienne, il s'agirait de définir une clause de sécurité collective qui permettrait à l'Ukraine d'obtenir le soutien "de tous ses partenaires, y compris des États-Unis", en cas de nouvelle attaque.

- Pas de cessez-le-feu -

La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen acueille le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles le 17 août 2025

La présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen acueille le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Bruxelles le 17 août 2025

Simon Wohlfahrt - AFP

Ces initiatives diplomatiques interviennent après un sommet vendredi à Anchorage, en Alaska, n'ayant débouché sur aucun accord de cessez-le-feu.

Sans engagements de Vladimir Poutine sur ce point, Donald Trump a dit préférer un accord global, tout en restant évasif sur son contenu.

Il soutient aussi une proposition de la Russie renforçant sa présence dans l'est de l'Ukraine, a indiqué à l'AFP un responsable au courant d'échanges téléphoniques samedi entre Donald Trump et des dirigeants européens.

Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025

Donald Trump et Vladimir Poutine à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025

ANDREW CABALLERO-REYNOLDS - AFP

Selon cette source anonyme, le président russe "demande dans les faits que l'Ukraine quitte le Donbass" et cède ce territoire rassemblant les régions de Donetsk et Lougansk, dans l'est de l'Ukraine. Il propose aussi un gel du front dans les régions ukrainiennes de Kherson et Zaporijjia (sud).

Quelques mois après avoir lancé son invasion de l'Ukraine, la Russie avait proclamé en septembre 2022 l'annexion de ces quatre régions ukrainiennes, mais ses troupes n'en contrôlent toujours aucune en totalité.

M. Zelensky a jusqu'ici rejeté toute concession territoriale.

- Sommet tripartite? -

Donald Trump a aussi évoqué un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky si "tout marche bien" lorsqu'il recevra le président ukrainien, six mois après l'avoir humilié dans le Bureau ovale, lors d'une scène télévisée qui avait stupéfié le monde.

Une telle rencontre doit avoir lieu "aussi rapidement que possible", a martelé Ursula von der Leyen dimanche. Mais le président ukrainien a fait part de son pessimisme, ne voyant "aucune indication de la part de la Russie que le sommet tripartite aura lieu".

Après trois ans et demi du conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, l'armée russe occupe environ 20% du territoire ukrainien, notamment la quasi-totalité de la région de Lougansk et une grande partie de celle de Donetsk, où sa progression s'est accélérée récemment. Ce n'est pas le cas des régions de Zaporijjia et Kherson, dont les principales villes sont sous contrôle ukrainien.

Sur le terrain, les hostilités continuent. Kiev et Moscou se sont mutuellement attaqués avec des drones dans la nuit de samedi à dimanche, faisant plusieurs morts.

Et dans celle de dimanche à lundi, les autorités ukrainiennes ont fait état de 13 blessés dans des frappes russes à Kharkiv (est) et dans la région de Soumy (nord-est).

Par Camille CAMDESSUS et Jérôme CARTILLIER / Bruxelles (Belgique) (AFP) / © 2025 AFP

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