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Éric Piolle - Annonces sur la sécurité : "Emmanuel Macron est déjà en campagne"

Par La Rédaction

Éric Piolle, maire EELV de Grenoble et candidat à la primaire écologiste, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 15 septembre 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h15.

Éric Piolle, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 15 septembre 2021 à 8h15.

Éric Piolle : "Je ne comprends pas cette rupture de dialogue et ce bras-de-fer"

Le 15 septembre 2021, le personnel soignant, les pompiers, les ambulanciers et d’autres professions au contact avec du public, doivent présenter un parcours vaccinal complet contre le Covid-19, au risque de ne plus pouvoir travailler. Éric Piolle déclare s’être "prononcé favorablement à l’obligation vaccinale pour les soignants", rappelant qu’il y a déjà "cinq vaccins obligatoires". "Par contre, je ne comprends pas cette rupture de dialogue et ce bras-de-fer : pour avoir des soignants à vacciner, il faut des soignants, déjà", estime-t-il.

Pour le maire de Grenoble, "écarter ces 10% plutôt que maintenir le dialogue, c’est une aberration sanitaire" et c’est aussi "extrêmement violent". "Et si la France en est là aujourd’hui, c’est parce qu’on a supprimé 75.000 lits dans les 15 dernières années", rappelle-t-il. Le candidat EELV à la présidentielle ne manque pas de souligner que "depuis 18 mois, le gouvernement a supprimé 1.800 lits". "J’ai un mot de soutien", explique Éric Piolle tout en étant "favorable" à l’obligation de se faire vacciner pour ces professions. La suspension de leur contrat est, pour lui, "un non-respect de l’engagement qu’il y a eu qui est totalement contre-productif".
Au niveau personnel, Éric Piolle précise être vacciné, vaccination qui a eu lieu lorsque "les élus et ceux qui tenaient les bureaux de vote ont pu être vaccinés" pendant les élections départementales.

 

Emmanuel Macron "est déjà en campagne"

Emmanuel Macron a fait de nouvelles annonces sur la sécurité lors de son déplacement à Roubaix, le 14 septembre 2021. "Quand on fait des annonces au bout de 4 ans et demi de mandat, tout le monde mesure ce que ça veut dire", note le candidat à la primaire des Écologistes. "Il est déjà en campagne et donc, tout ça remet en cause la sincérité des annonces qui sont faites", avertit Éric Piolle. L’élu souligne néanmoins être "favorable à avoir plus de policiers" ou encore à "améliorer leurs conditions de travail". "Mais là, il oublie tout un pan de l’insécurité" et notamment "les violences faites aux femmes qui est la violence dans l’espace privé". Pour lui, le Président "se limite à un tout petit champ ; et notre politique de sécurité, ça n’est pas qu'une politique de police".

Le candidat à la primaire EELV rappelle que la France a "trois fois moins de magistrats qu’en Allemagne" et moins que la moyenne européenne. "Quand nous pensons sécurité, nous devons penser sécurité globale, c’est-à-dire y compris en intégrant la justice", juge-t-il. Le maire de Grenoble souligne qu’il y a "59% de récidive en France, c’est un des taux les pires". Concernant la promesse de doubler la police sur le terrain, Éric Piolle n’y croit pas, car pour lui, cela ne peut se faire "simplement en simplifiant les démarches administratives, en simplifiant le Code pénal".

Si pour Éric Piolle, Emmanuel Macron est bien en campagne, il reste Président "jusqu’au bout" et donc c’est "normal qu’il exerce son mandat" en allant rencontrer les populations. Si "personne, évidemment, n’est leurré quand il fait des promesses, on va vivre avec ça. C’est normal, c’est à chaque campagne pareil", estime-t-il. Le maire de Grenoble n’est "pas sûr que ça lui serve". "Quand vous n’avez rien fait pendant quatre ans et demi, promettre tout dans les derniers mois, pour la suite, évidemment, personne n’y croit."

 

La politique de Sécurité du gouvernement est "une politique juste du chiffre"

Éric Piolle concède qu’en France, il y a bien un "problème d’insécurité" sur lequel il faut "travailler". "J’avais proposé, quelques semaines avant qu’Emmanuel Macron lance ce Beauvau de la Sécurité, qui en fait est un Beauvau de la Police, en termes de stratégie, j’avais proposé un Beauvau de la Confiance pour qu’on puisse travailler avec Police, Justice, Associations, victimes également", rappelle l'écologiste. L’élu grenoblois juge qu’il faut "mettre tout le monde autour de la table" et sortir de la "politique laxiste" actuelle qui est "une politique juste du chiffre, donc d’annonces, et une politique ‘coup de menton’ où on a les ministres de l’Intérieur successifs qui se déplacent sur les faits divers".

Si pour 79% des Français, la priorité des politiques doit être de travailler pour la sécurité, Éric Piolle estime qu'il faut aussi "reconnaitre que cette insécurité est principalement sociale et climatique", qualifiant les règlements de compte et le trafic de drogue comme "du crime, qui ne touche ni vous ni moi, seulement les habitants des quartiers populaires".

Le maire de Grenoble n'a pas changé sur son positionnement contre les caméras de vidéosurveillance. "Je suis très pragmatique", assure-t-il, en déployant les caméras "là où ça sert, dans les transports en commun, les bâtiments publics". Éric Piolle précise être "opposé à la vidéosurveillance qui remplace les humains, dans l'espace public qui ne sert à rien". Selon lui, "toutes les études montrent que ça ne protège pas et n'a pas d'effets dissuasifs".

 

"Le centre de gravité de l'arc humaniste"

À l'approche des primaires pour désigner le candidat écologiste pour la Présidentielle de 2022, Éric Piolle met en avant son "expérience des responsabilités". Le maire de Grenoble s'estime être "le seul à être en capacité de rassembler, depuis ceux qui ont cru en Emmanuel Macron en 2017 mais qui ont rompu avec le macronisme, jusqu'à ceux qui ont espéré dans la démarche de Jean-Luc Mélenchon", et espère devenir "le centre de gravité de l'arc humaniste".

Si sa concurrente, Sandrine Rousseau, se définit comme "radicale" et sans concession. "Je me définis comme radical et pragmatique", à l'instar de Yannick Jadot, confie le candidat qui préfère parler "des propositions concrètes", se vantant de présenter "144 propositions dans tous les domaines pour baisser nos gaz à effets de serre et créer 1,5 million d'emplois". Éric Piolle appelle à "transformer nos problèmes en emplois".

 

"Je n'ai pas senti un désir de socialisme dans le pays"

Les Écologistes auront un candidat quoi qu'il arrive en avril prochain. "Ce bulletin est en capacité de fédérer très largement", répond le maire à propos de possibles ralliements à Anne Hidalgo ou Jean-Luc Mélenchon. Même en cas de rassemblement, les Verts ne comptent pas s'effacer. "Je n'ai pas senti un désir de socialisme dans le pays", rapporte-t-il.

S'il n'y a pas de désir de socialisme, le pays serait-il plus à droite ? "Non, je sens le pays en insécurité, donc il est capable à la fois d'avoir un échos dans les Zemmour, ces politiques xénophobes qui privatisent à des fins personnels", répond Éric Piolle qui pense qu'une réponse à cette insécurité peut émaner "d'un humanisme, du meilleur de nous pour une société juste".

La décision du CSA de décompter le temps de parole d'Éric Zemmour alors qu'il n'est pas encore candidat à l'élection, est "logique" pour le candidat écologiste. "Il est xénophobe, misogyne, c'est un personnage néfaste", qualifie-t-il "clairement".

 

 

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