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Eric Coquerel sur la liquidation de MBF : Renault et Peugeot organisent "des licenciements boursiers"

Par La Rédaction

Eric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 23 juin 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Eric Coquerel interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 23 juin 2021 à 7h40.

Eric Coquerel : "La France insoumise joue dans le camp du peuple"

L’équipe de France joue mercredi 23 juin contre le Portugal pour le dernier match de poule de l’Euro 2020. Pour Eric Coquerel, le match s’annonce dur "car les Portugais jouent leur qualification, pas nous", la France étant déjà assurée d'être en huitième de finale. "J’espère quand même qu’ils vont gagner", déclare celui qui joue dans l’équipe de France de l’Assemblée nationale en tant que "défenseur central". "La dernière fois que j’ai marqué un but, c’est contre mon camp", s'amuse-t-il.

En rapport avec les régionales et les départementales, Eric Coquerel souligne toutefois que son parti, La France insoumise, "joue pleinement". "C’est peut-être même la seule force, en réalité, qui essaye de transformer le système libéral et productiviste qu’on subit depuis des années", souligne le député. "Elle joue dans le camp du peuple".

 

Des entreprises "ferment, alors qu’elles font des bénéfices"

Dans le Jura, les fonderies MBF ont finalement été liquidées avec 270 salariés licenciés et une ville entière qui risque d’en subir les conséquences économiques. Un paradoxe alors que la défense de l’industrie française est censée être un moteur de la croissance et un des axes du gouvernement. Pour le député, "on ne parle pas de ce que vivent les Français", regrettant le peu d'attention médiatique sur cet événement. Il déplore que des entreprises "ferment, alors qu’elles font des bénéfices". La faute, notamment, à "leurs donneurs d’ordres", parmi lesquels des grandes entreprises françaises, qui "préfèrent aller ouvrir une entreprise ailleurs pour faire plus de profits".

"C’est ça qu’il faut dénoncer", estime le député de Seine-Saint-Denis. Ainsi, LFI joue dans le camp "de ceux qui continuent de penser qu’il faut une industrie dans ce pays", chose qui est même "écologiquement meilleure" car ça évite le transport. "C’est quoi l’avenir qu’on nous propose ?", s'interroge l'élu. "Tout ça, c’est uniquement pour des bénéfices", explique-t-il : "ce n’est pas le fait qu’on n’en a plus besoin, les fonderies, l’aluminium, on en aura toujours besoin", assure-t-il.

 

"Trouver des solutions pour produire moins de CO2"

Les industries les plus touchées sont celles liées au secteur automobile, en pleine mutation du fait de l’abandon annoncé des motorisations thermiques. Un sujet auquel est très attaché Julien Bayou, candidat EELV en Île-de-France, allié avec LFI. Mais pour Eric Coquerel, ce dernier ne veut pas la fin de l’automobile en Île-de-France. "Il faut améliorer le transport du quotidien", revendique-t-il. Notamment les RER, "pour que les gens prennent moins la voiture".

Un moyen de transport qui, par ailleurs, est "ingérable" aujourd’hui selon le député. "C’est vrai qu’à un moment donné, il faut moins conduire. Mais vous savez, les gens qui ont leur voiture, ils ne le font pas exprès", estime Eric Coquerel qui appelle à "trouver des solutions pour faire en sorte qu’effectivement tous, nous produisions moins de CO2".

Toutefois, "les voitures continuent à se faire", ce qui est contradictoire avec l’argument de la fin du thermique pour justifier les fermetures d’usines. Ce sont "des licenciements boursiers pour faire des bénéfices ailleurs", dénonce le porte-parole de la France insoumise. "Voilà ce que Renault et Peugeot organisent", déclare-t-il. "L’État leur a donné de l’argent, des milliards, et ne leur impose même pas de continuer à alimenter le carnet de commandes de leurs sous-traitants. C’est scandaleux", s'indigne Eric Coquerel.

 

"Le cœur de l'abstention, c'est une Ve République qui confine la démocratie"

De nombreux candidats se plaignent d'une faille dans la distribution des professions de foi, en amont des élections régionales et départementales. "Jean-Luc Mélenchon a demandé une commission d'enquête dès 20 heures", dimanche contre la société Adrexo, qui devrait également être démarchée pour les présidentielles. "C'est un scandale ce qu'ils ont fait", réagit Eric Coquerel qui s'interroge pourquoi a-t-on privatisé ce service. "Comme d'habitude, ça marche de moins en moins bien le fait d'avoir affaire à des prestataires privés", souligne-t-il.

Malgré tout, ces défauts de distributions n'expliquent pas totalement les raisons de l'abstention. "Le cœur de l'abstention, c'est une Ve République qui confine la démocratie, qui ramène tout à un homme, il faut en finir avec ça", argumente le député LFI qui rappelle que son parti "est le seul à proposer une sixième République".

À l'approche des élections, Eric Coquerel déplore que l'on ait des débats "qui concernent tout sauf la vie des gens" et qui sont passés à côté des prérogatives de la région et du département. "Les gens se demandent à quoi ça sert alors que tout revient à l'Elysée", rapporte-t-il.

 

"Pas d'union de la gauche en 2022"

La gauche n'a finalement pas réussi à s'unir dans toutes les régions. En Occitanie ou encore en Nouvelle-Aquitaine, "il y a un Parti socialiste qui tout d'un coup reprend la grosse tête" et qui a refusé certaines listes.

Dans le même temps, Manuel Valls déplore la fusion des listes de gauche en Île-de-France avec la candidature écologiste de Julien Bayou. "Depuis quelques années, Manuel Valls dérive vers l'extrême-droite", accuse Eric Coquerel. "Ca ne m'étonne pas que ce soit un appel déguisé à voter Pécresse ou Bardella", insinue-t-il.

Si les deux gauches ne sont peut-être pas irréconciliables, l'élu de Seine-Saint-Denis concède qu'il y a "deux lignes à gauche". Une ligne "d'adaptation au système", plus social-libérale et "une gauche de rupture", qui considère que "le programme est le plus important". "Avez-vous vu des gens vouloir l'union de la gauche ?", interroge Eric Coquerel qui parle de "questions programmatiques".

 

 

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