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Elisabeth Lévy: "Les gaulois réfractaires ne sont peut-être pas prêts à entrer dans le nouveau monde du chacun pour soi"

Chronique

Le regard libre d'Élisabeth Lévy

 

Extraits:

Deux systèmes existent:

  • par répartition, avec les cotisations dans un pot commun.
  • Ou par capitalisation: vos revenus sont générés par votre épargne.

La société Black rock, selon Médiapart, a ses entrées à l'Elysée. C'est le premier gestionnaire financier d'actifs au monde, idéal dans le rôle du grand méchant financier buveur de sang.

Selon Médiapart, ils auraient influencé la loi PACTE en avril. Résultat, certains pensent que le président veut torpiller la répartition. Il y a peut-être un peu un agenda caché fondé sur la conviction que la répartition sera insuffisante pour assurer aux retraités un niveau de vie convenable. On soupçonne que la fameuse réforme vise à contenir les dépenses dans la fameuse épure de 14% du PIB. La capitalisation existe déjà: tous les Français qui épargnent pour leurs vieux jours le font déjà sans le savoir, comme M. Jourdain fait de la prose. C'est complémentaire de la retraite à points.

Il y a une rupture avec notre façon d'être, notre tradition politique. Nous sommes un pays de droits collectifs, pour le meilleur et pour le pire. Si on additionne cette retraite par points et la capitalisation qui pourrait devenir plus importante, c'est la traduction de chacun pour soi. Les gaulois réfractaires que nous sommes ont peut-être tort, mais je ne suis pas sure qu'on soit prêts à plonger dans ce nouveau monde.

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